Les quatre facteurs clés qui ont mené Criteo au succès

Présent au salon Big Data Paris, Grégory Gazagne, directeur général Europe de Criteo a dévoilé les raisons qui ont permis à sa société de passer de 0 à 444 millions d'euros de chiffre d'affaires en cinq ans.
« Nous espérons faire naître des vocations… Nous n’existions pas il y a cinq ans et nous sommes maintenant valorisés 2,3 milliards de dollars » se félicite Grégory Gazagne, DG Europe de Criteo. L’entreprise vient de lever 280 millions de dollars en s’introduisant au Nasdaq. Objectif : mener une politique soutenue de croissance externe. « On parle souvent du rêve américain. Avec Criteo, c’est le rêve d’une cinquantaine d’employés français qui s’est réalisé. Nous les avons rendus millionnaires et nous espérons qu’ils vont réinvestir cet argent dans l’innovation », poursuit Grégory Gazagne. Petit tour d’horizon des quatre facteurs clefs qui ont mené Criteo au succès.
1. Le financement
Créé par trois ingénieurs en 2005 dans un incubateur, Criteo a levé 3 millions d’euros dès 2006 auprès de fonds de capital-risque tels qu’Ealia Partners et ID Invest. « C’est l’un des facteurs différenciants par rapport aux États-Unis. Là-bas, on parle de « Ventures capital » ici de « capital-risque » » regrette Grégory Gazagne. D’un côté l’aventure de l’autre le danger.
De 2006 à 2008, l’entreprise est passée par une période de doute durant laquelle elle a pivoté quatre fois. Le produit est passé d’un site grand public de recommandation de films (« non scalable et non monétisable » se rappelle Grégory Gazagne) au système de ciblage publicitaire qui a fait son succès.
Depuis 2008, la société est passée de 30 employés à plus de 800 et de 0 à 444 millions d’euros de chiffre d’affaires. Criteo peut aussi se vanter d’être la première entreprise française entrée en bourse aux Etats-Unis depuis douze ans, et la première entreprise High-Tech depuis Business Object il y a vingt ans. Mesdames et messieurs les startupers, la barre est placée très haute…
2. Le développement à l'international
Dès le départ les fondateurs de Criteo ont pensé se développer à l’international et créer un champion français. Développement qui s’est fait à un rythme très soutenu : douze pays ouverts en douze mois. A l’heure actuelle, Criteo est présent dans 40 pays. L’Europe représente toujours 53% du chiffre d’affaires de la société, mais la France que 15 %.
Les Etats-Unis sont le premier marché de Criteo, suivi par le Japon, l’Allemagne et enfin la France. « Sans le crédit impôt recherche, ce n’est pas sûr que Criteo en serait là. Cela nous a permis de réinvestir ailleurs, notamment dans l’internationalisation. Tout dispositif qui favorise l’innovation est le bienvenu. Trop peu d’acteurs français s’internationalisent », déplore Grégory Gazagne.
3. L’innovation technologique
La technologie utilisée par Criteo a été développée en interne par les fondateurs. Elle permet de gérer 230 téraoctets de données par jour (avec une croissance de 10% par jour). 30 millions ont été investis l’année dernière en R&D. Criteo suit les internautes sur les sites de e-commerce pour leur proposer de la publicité personnalisée. Les annonceurs achètent ensuite certains utilisateurs à un certain prix. Le tout en temps réel.
4. Les talents
Très tôt, Criteo a décidé d’embaucher des talents qui coûtaient cher, mais ayant une réelle expertise commerciale ou technique dans leur domaine. « Il faut capitaliser sur la qualité de nos écoles d’ingénieurs », explique Grégory Gazagne. 40 % des salariés de la structure sont des ingénieurs, la quasi-totalité d’entre eux est basée à Paris. Une centaine de développeurs et d’ingénieurs seront encore recrutés cette année avec l’aide de son hackathon Code Of Duty.