Les raisons du rachat de Yammer par Microsoft

Selon Larry Cannell, analyste chez Gartner, Microsoft compte sur la viralité de Yammer et prépare son intégration avec Office 365.
Le 26 juin dernier, Microsoft annonçait le rachat de Yammer, le « Twitter d’entreprise ». Entretien avec Larry Cannell, analyste chez Gartner et spécialiste des outils collaboratifs d’entreprise.
« Microsoft a été particulièrement intéressé par le mode d’adoption viral de Yammer, explique Larry Cannell. Les équipes de Yammer ont pris comme modèle Facebook. Leur succès vient du fait que la plate-forme s’utilise immédiatement sans difficulté alors qu’avec Sharepoint des formations sont nécessaires. » Yammer est disponible en ligne gratuitement. On l’utilise pour construire des cas d’usage collaboratifs avant de recourir à son service informatique pour intégrer le réseau social aux applications existantes. Sharepoint, de son côté, nécessite dès le départ un accompagnement par l’informatique.
« Or on ne peut pas forcer les gens à utiliser des outils collaboratifs », insiste Larry Cannell. Il faut qu’ils comprennent seuls comment et pourquoi s’en servir pour les adopter. Et si la messagerie électronique est encore aujourd’hui la fonctionnalité principale pour collaborer, des fonctionnalités à la Facebook sont de plus en plus attendues pour la compléter.
L'importance du cloud confirmée
En rachetant Yammer, « Microsoft reconnaît aussi que les fonctions sociales de ses logiciels sont moins bonnes que celles de ses concurrents, ajoute Larry Cannell. Le rachat pourrait avoir un impact important sur tous les produits de la suite Office. » Si l’intégration entre Yammer et Sharepoint existe déjà, elle pourrait donc être renforcée. Inversement, « l’intégration de Lync dans Yammer paraît évidente », selon Larry Cannell. Des fonctionnalités de présence seraient alors ajoutées pour indiquer la disponibilité des membres du réseau et faire un lien avec la messagerie instantanée.
La prochaine version de la suite Office est prévue pour 2013, mais les premières intégrations n'arriveront que plus tard. « Office 365, la version Saas (Software as a Service) de la suite sera certainement la première à en profiter », puisque son rythme de mise à jour est plus rapide. « Ce rachat montre enfin que Microsoft s’intéresse de plus en plus au cloud, avance Larry Cannell, et que cela deviendra leur axe de développement principal dans le futur. »
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