Les recettes d’Intel pour faire un cloud

Intel sponsorise les solutions de l’Open Data Center Alliance sous la forme de bonnes pratiques. Au menu: intégration de couches logicielles et configurations matérielles.
Les hébergeurs sauront désormais ce qu’il faut acheter pour mettre en place un cloud. Intel référence à leur attention les piles de logiciels et les configurations matérielles qui permettent de bâtir telle offre Iaas ou telle autre Saas.
Selon les recommandations du fondeur, le serveur Primergy CX1000 de Fujitsu, par exemple, est validé avec le logiciel d’infrastructure vCloud de VMware pour faire évoluer un centre de données historique en cloud privé Iaas. Le système Ubuntu UEC de Canonical fera de même, mais à partir de machines vierges. Joyent est certifié pour exécuter des applications en Saas, Citrix pour le bureau distant, Parallels pour le système de facturation ou encore EMC pour connecter du stockage public à des machines virtuelles privées.
Cette opération – de sponsoring – de la part d’Intel va de pair avec la création du nouveau consortium Open Data Center Alliance, lequel est censé réfléchir aux besoins des entreprises en matière de cloud. Les solutions que présente Intel sont toutes produites par des membres de ce consortium.
Exister à la tête d'un écosystème
Pour Intel, l’enjeu de ce sponsoring semble de rester visible sur le marché naissant mais prometteur des infrastructures cloud. Et, en la matière, la règle est d’offrir sous sa marque le plus grand nombre de fonctions possibles. HP, EMC ou encore Dell se consolident ainsi à toute vitesse, en rachetant depuis un an et demi des acteurs de niche.
Intel ne rachète personne, mais crée un écosystème derrière lui. « ll était de notre rôle de mettre en place un nouveau consortium, l’Open Data Center Alliance, afin de guider le marché vers le cloud. Parce que c’est en organisant des consortiums avec les bons acteurs du marché qu’Intel a pu faire aboutir les évolutions techniques majeures de l’informatique, comme l’USB, le PCI ou encore le Wi-Fi », se justifie ainsi Dylan Larson, en charge des plates-formes professionnelles chez Intel.
« Nous voyons Intel comme un apporteur d’affaires. Il pousse pour nous la porte des clients, il nous fait rentrer dans les datacenters », commente de son côté le président de Joyent, Philippe Weppe. Un avis partagé par Nicolas Barcet, le responsable des solutions professionnelles de Canonical, pour qui le support marketing d’Intel « complète bien le partenariat du même type que Canonical avait déjà avec Dell pour les entreprises ».
En revanche, aucun des membres interrogés ne parle de reverser un pourcentage de ses ventes à Intel au titre du support commercial fourni. L’autre sujet tabou est la question de savoir si Intel élargira tôt ou tard son activité au service.
A la différence des constructeurs de serveurs qui proposent des kits de cloud clés en main aux entreprises, le fabricant de composants Intel cible plutôt les hébergeurs, lesquels assemblent eux-mêmes leurs infrastructures.
Une alliance pas très alliée
Reste que le consortium d’Intel aura du mal à convaincre qu’il œuvre pour la standardisation du cloud. L’Open Data Center Alliance comporte d’emblée près de 300 membres, réputés concurrents et affichant rarement de l’entrain pour suivre les mêmes directions techniques. En clair, Intel valide différentes solutions pour construire un cloud, mais ne garantit pas qu’elles soient toutes interopérables.
Au mieux, plusieurs membres s’accordent sur le support d’OpenStack, une couche logicielle qui sert à faciliter l’échange de données entre différents cloud. Sauf VMware et Microsoft, qui réfutent cette solution open source mais sont tout de même présents dans le consortium. Comme dans tous les autres, c’est une habitude.
A noter qu’aucun membre de l’Open Data Center Alliance n’a de solution cloud censée mieux fonctionner avec des composants Intel qu’avec ceux d’AMD ou d’Emulex. D’ailleurs, les derniers processeurs d’Intel n’apportent pas non plus d’améliorations qui soient spécifiques au cloud.
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