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Un projet de formation se prépare et se mûrit. Il prend forme lors de l'entretien annuel. Pour convaincre managers et DRH, il faut être motivé et penser aussi à l'intérêt de la société.
Face à un management réticent, ou englué dans une mission à laquelle on ne peut se soustraire, il est bien difficile, parfois, de cibler le moment opportun pour réclamer une formation. Pour autant, de mémoire d'informaticien, la période actuelle n'a jamais été aussi propice à ce type de démarche. Les nouveaux dispositifs (DIF, CIF, plan de formation de l'entreprise…) cadrent et limitent les refus de l'employeur. Le sujet de la formation fait partie des principaux points abordés dans le cadre de la gestion de carrière des salariés au sein de l'entreprise. Elle bénéficie d'un processus désormais assez bien rôdé dans lequel l'informaticien a son mot à dire.
La finalité de la formation
“ L'initiative de la formation émane souvent des informaticiens. Ce point est notamment évoqué lors de l'entretien annuel qui consacre un temps aux souhaits du collaborateur en la matière. Ce moment est matérialisé sur le support de préparation de l'entrevue remis au salarié quarante-huit heures auparavant ”, explique Eric de Saqui de Sannes, DRH de Sogeti France. Le processus mis en place chez Sogeti reflète assez largement la méthode utilisée dans les entreprises : pour élaborer son plan de formation, la SSII étudie chaque année les besoins en compétences, issus de la GPEC (gestion prévisionnelle des emplois et compétences) et de la collecte des désirs des salariés. Une étude à double sens : il leur arrive de voir leur souhait d'évolution pris en compte dans les plans de l'entreprise. Théorie ou réalité ? Tout dépend de la société, justement, et de son réel engagement à moyen terme pour améliorer les compétences et la motivation de ses collaborateurs. “ Nous voyons souvent en formation des informaticiens en intercontrat. Une demande client ou un projet interviennent : la SSII profite alors de leur disponibilité pour ajouter une couche de peinture correcte à leur CV, sans vérifier que leurs compétences sont les plus adaptées au besoin ”, déplore Eric Darras, directeur du département informatique de Demos. Finalement, peu d'entreprises pratiquent une réelle GPEC.Comment faire alors pour obtenir la formation souhaitée ? Il s'agit tout d'abord d'en déterminer l'objectif : le salarié souhaite-t-il se maintenir dans son emploi et actualiser ses compétences, en acquérir de nouvelles ou se reconvertir ? Dans chacun de ces cas, les dispositifs et les démarches sont différents. L'essentiel est de concevoir précisément son projet professionnel.
Une argumentation solide
Une fois le projet ficelé, reste à convaincre son supérieur ou son DRH. De l'avis général, l'entretien annuel est le moment clé pour annoncer un souhait de formation et le défendre. En particulier s'il s'inscrit dans la droite ligne de la fonction exercée.Deux règles d'or pour calibrer l'argumentation du salarié. D'abord, démontrer au manager que cette formation lui permettra de mieux utiliser le collaborateur ou, dans le cas d'une SSII, de le “ vendre ” plus cher. Pour gérer son absence, le salarié suggérera une solution de remplacement, ou montrera, en se rendant moins indispensable durant cette période, que cela ne perturbera pas l'activité du service. Ensuite, il mettra en évidence que cette formation correspond aux objectifs stratégiques de l'entreprise, voire de son plan de formation, consulté au préalable auprès du comité d'entreprise ou du délégué du personnel. En résumé, pour Eric de Saqui de Sannes, décrocher une formation résulte d'un comportement général : “ Chacun doit s'y investir. L'autoformation fait partie intégrante de la vie de l'ingénieur en nouvelles technologies : la veille relève du métier. Un veilleur motivé décrochera une formation plus facilement. ”
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