Attirées par les perspectives de consolidation, les entreprises peuvent sortir déçues d'un projet de virtualisation, si celui-ci n'est pas correctement géré. Réunis à l'occasion du Virtual Forum, qui s'est
tenu le 13 novembre pour la première fois en France, éditeurs et intégrateurs ont mis en exergue un certain nombre de règles à respecter.Certains pièges sont ainsi à éviter, comme celui de la prolifération sauvage d'instances virtuelles. Elles peuvent être créées facilement, en quelques clics de souris. ' Certains clients se retrouvent alors avec
des milliers de machines sans savoir sur quel matériel elles s'exécutent. Ce qui augmente considérablement les coûts d'administration ', explique David Milot, directeur du conseil en technologie Europe chez Unisys.
Ne pas sous-estimer la formation
Des problèmes de compatibilité peuvent également surgir de manière inopinée. ' Un de nos clients a choisi de manière indépendante ses technologies de virtualisation et de stockage en réseau de type SAN. Comme les deux
n'étaient pas interopérables, il a fallu développer un pont logiciel entre les deux ', indique David Milot.Enfin, il ne faut pas non plus sous-estimer le coût de formation. La virtualisation permet d'économiser sur des tâches répétitives ?" commandes de serveurs, câblage, installation de racks ?" mais nécessite
de nouvelles compétences au sein des équipes informatiques.Il est donc important d'avoir une démarche claire et ordonnée. Selon les experts, le plus important pour un responsable informatique est d'avoir une visibilité totale du parc actuel, afin qu'il puisse déterminer ce
qui est virtualisable et ce qui ne l'est pas. Il est également nécessaire de réaliser une analyse approfondie des applications : comportement en période de forte charge, profil de performances, disponibilité, qualité de service, etc. Une
mauvaise allocation des ressources virtuelles allouées à ces applications peut rapidement faire écrouler les machines physiques.Évaluer les impacts périphériques
Il ne faut pas non plus négliger les impacts périphériques et voir au-delà de l'infrastructure technique : quels seront les nouveaux processus d'administration et de création d'applications ? comment gérer
les licences ? quelles conséquences pour les relations fournisseurs ? etc. Il va sans dire que tous les services qui seront impactés par la migration devront être associés au projet, pour éviter les surprises de dernière minute.Enfin, la maîtrise de technologies connexes comme le stockage peut se révéler indispensable. ' Une entreprise qui souhaite déplacer à la volée des charges de travail au sein d'une ferme de serveurs sera obligée de
mettre en place un système de stockage centralisé. Ce qui ne s'improvise pas ', précise Joël Fizycki, PDG de la SSII Arumtec.Quant à la migration proprement dite, mieux vaut procéder calmement, îlot applicatif après îlot applicatif. Ce qui permet de s'assurer à chaque étape que les gains escomptés sont au rendez-vous.
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