Les réseaux de contribution radio-TV tentés par l'IP
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Pour des raisons de coûts, les chaînes radio-TV pourraient lâcher l'ATM sur SDH et le DVB satellite pour l'IP. MPLS leur permettrait même d'intégrer d'autres flux à leurs liaisons de production intersites.
' Il y a plus de concurrence entre les opérateurs IP qu'entre les diffuseurs TV, explique Christian Augereau, directeur technique de RFO (Réseau France Outre-mer). Ils proposent un mode de transport qui n'a pas été inventé pour la seule TV, sur des infrastructures qui existent déjà. Ils ne peuvent donc être que moins cher. 'La chaîne publique, spécialisée dans l'échange de programmes radio-TV entre la métropole et les DOM-TOM, pourrait donc passer à l'IP dès l'expiration, en 2004, de son contrat avec France Télécom. Elle le ferait d'autant plus volontiers qu'en local ses dix stations de diffusion à travers le monde interconnectent déjà leurs serveurs en IP-Ethernet et que les dépêches AFP sont échangées en IP, mais encapsulées en DVB. Mais, comme pour le DVB conventionnel, RFO devra faire appel, pour l'IP, à un prestataire capable d'assembler au meilleur rapport qualité-prix des liens terrestres et satellites : fibre optique de Paris à Los Angeles, puis satellite de Los Angeles à Nouméa, par exemple. Cet ensemblier pourrait être France Télécom ou un nouvel entrant, tels New Skies ou Naino. L'étude économique, en tout cas, s'annonce favorable. ' Un canal DVB sur IP devrait nous coûter deux fois moins cher qu'un canal DVB sur ATM-SDH ', estime Christian Augereau.
Une autre solution
Au-delà, l'IP sur MPLS peut, lui aussi, être une solution de remplacement attrayante. Surtout lorsque la chaîne TV souhaite, toujours pour des raisons de coûts, intégrer à ses liens IP intersites d'autres flux que ceux de production vidéo. C'est ainsi que France 3 vient de tester, avec LambdaNet, des connexions VPN-IP de niveau 3 entre ses stations de Marseille et de Nantes et le PoP parisien de l'opérateur, qui fournit à la fois un service de bande passante flexible garantie, de 2 à 10 Mbit/s, pour la vidéo, un service d'échange de fichiers et un service d'accès à internet. La bande passante flexible garantie, grande spécialité de l'opérateur, consiste à fournir effectivement 10 Mbit/s lorsque le client le demande précisément. Dans le cas du test avec France 3, jusqu'à 10 Mbit/s pouvaient ainsi être réservés à la vidéo sur un lien de 15 Mbit/s, le reste étant laissé aux autres flux. Les priorités étaient évidemment gérées par marquage de paquets suivant les trois niveaux de services de l'opérateur : Gold, pour les applications temps réel, critiques pour l'accès à la bande passante ; Silver, pour les applications stratégiques, dont l'accès à la bande passante peut être légèrement différé ; et enfin Bronze, qui est le Best effort des intranets. ' Mais, de ce point de vue, MPLS n'est pas limitatif. Nous aurions également pu intégrer des flux inter-PABX ', précise Thierry Aubin, directeur des opérations de LambdaNet France.Avant de sauter le pas et faire migrer son réseau intersites Spider, France 3 a besoin de prendre toutes ses précautions. ' Les opérateurs sauront-ils s'engager sur la QoS exigée par nos vrais directs Paris-province ? ' demande Alain Danré, adjoint du directeur de l'équipement de France 3. Il faudra aussi que les encodeurs MPeg-2 sur IP du marché prouvent leur totale interopérabilité.