Les réseaux mobiles 4G, une reconversion possible pour le Wimax?

Un opérateur anglais déploie un réseau cellulaire 4G sur les fréquences 3,5 GHz. Une voie d'évolution pour les licences Wimax sous-exploitées en France ?

En Angleterre, l'opérateur alternatif UK Broadband déploie un réseau cellulaire LTE-4G sur Londres et dans la ville de Swindon, sur la bande de fréquences 3,5 Ghz, affectée aux réseaux Wimax en Europe. Cet opérateur, qui vise le marché de gros, utilise une variante de la technologie LTE-4G (via des équipements du Chinois Huawei) encore très peu mise en œuvre (sauf en Pologne). Avec ce mode de multiplexage temporel TDD (Time Division Duplexing), la même fréquence est utilisée pour la transmission du mobile vers l'antenne-relais et dans le sens inverse.
Les réseaux LTE-4G européens (et français) utilisent l'autre variante, fondée sur l'utilisation de deux fréquences distinctes (mode FDD, Frequency Division Duplexing) pour la transmission du terminal vers le réseau et vice-versa. Ils sont tous déployés dans les bandes de fréquences 2,5-2,6 Ghz. Or ce qui distingue cet opérateur britannique, c'est son utilisation des fréquences 3,5 GHz qui peuvent être officiellement déployées dans des réseaux LTE (bandes 42 et 43), même si leur utilisation à cette fin reste marginale.
Le Wimax a perdu la bataille du haut débit

Ces fréquences 3,5 Ghz étaient initialement dévolues (en Europe) aux réseaux Wimax. Ceux-ci desservent une boucle locale radio via des liaisons sans fil de plusieurs kilomètres à moyen débit (quelques Mbits/s) vers des antennes fixes de réception. Ce marché n'a jamais décollé dans les pays développés, et il a été déserté par les équipementiers télécoms au profit des réseaux cellulaires 4G-LTE. En France, les licences Wimax attribuées en 2006 n'ont donné lieu qu'à des déploiements marginaux, dans des zone rurales où les liaisons filaires ADSL sont de piètre qualité. Des mises en demeure ont même été adressées fin 2011 par l'Arcep aux principaux détenteurs de licences (Bolloré Télécom, Altitude Wireless, Axione, SHD, etc.) pour non-respect des engagements de déploiement pris en 2006. Or les fréquences sont une ressource rare et la sous-utilisation actuelle de la bande 3,5 Ghz pose problème alors même que l'écosystème industriel du Wimax est moribond.
Des réflexions en cours chez les acteurs

« De nombreux acteurs notent que le TD-LTE devrait être développé ou est en cours de développement dans cette bande de fréquences », constatait l'Arcep en 2011, suite à la consultation publique lancée cette année-là sur l'avenir du Wimax, devant le gel des déploiements de ces réseaux. L'opérateur Bolloré Télécom, qui dispose de licences sur l'ensemble du territoire, pousse notamment dans ce sens. Les licences délivrées en 2006 interdisaient la mobilité (pour préserver les réseaux 3G existants). Ne pourraient-elles pas être modifiées, ou même laissées en l'état, pour permettre l'utilisation de la technologie LTE pour des liaisons fixes sur le modèle de la boucle locale radio ? Le sujet n'est pas simple pour le régulateur qui vient d'attribuer quatre licences 4G, chèrement payées par leurs détenteurs. Mais, le statu quo actuel ne devrait pas tenir longtemps. Nul doute, aussi, que les équipementiers télécoms, qui parient tous sur les différentes variantes de la technologie LTE-4G (FDD et TDD), ne resteront pas inactifs dans ce débat.
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