Les révolutions, un levier marketing pour Google et Facebook ?

[Blog] En accompagnant les soulèvements populaires en Tunisie et en Egypte, les deux géants américains ont redoré leur image, passablement écornée. Une communication désintéressée ?
Don’t be evil ! Et si Google non seulement ne faisait pas le mal mais favorisait aussi l'émergence de démocraties sur toute la planète ? En Egypte, le moteur de recherche a marqué des points sur le terrain des droits de l’Homme après l’imbroglio chinois.
Google a tout d’abord mis en place le service téléphonique « speak-to-tweet » afin de contourner le blackout du régime de Moubarak. Via un numéro international, les utilisateurs déposent un message vocal qui est automatiquement traduit en texte
Un effort salué par l’agence de notation Vigeo, spécialisée dans la responsabilité sociale. Si elle n’a pas encore relevé sa note, Vigeo considère l’initiative de Google comme « une contribution à la promotion de la liberté d’expression ».
Le chef marketing de Google, star de la place Tahrir
Une liberté d’expression qui a été récemment incarné par le cybermilitant Waël Ghonim. Charismatique, brillant, déterminé… ce chef du marketing de Google pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord est devenu LA star de la place Tahrir.
Encore inconnu du grand public, Waël Ghonim a raconté sur une chaîne privée égyptienne ses douze jours de détention, les yeux bandés, dans les geôles des services secrets. Ses larmes à l’écran ont ému.
Son crime ? Ce licencié en informatique de l'Université américaine du Caire et détenteur d'un MBA, a administré une page Facebook à la mémoire de Khaled Said, militant battu à mort par la police d’Alexandrie. Dans sa version arabe, la page enregistrait 90 000 fans avant sa libération, elle en compte aujourd'hui plus de 600 000.
Le même Facebook est devenu le symbole de la liberté retrouvée en Tunisie. Avec plus d’un million et demi de facebookers sur dix millions d’habitants, le pays serait le vice-champion du monde du réseau social. Facebook a accompagné et amplifié le soulèvement populaire jusqu’à évoqué, par certains chroniqueurs, une « révolution Facebook. »
Plusieurs collectifs ont d’ailleurs adressé une lettre ouverte à Mark Zuckerberg demandant à ce que l’ensemble de témoignages écrits, vidéo ou audio ayant trait à la révolution du jasmin soient sauvegardés, afin qu’ils puissent « servir de base de données pour toute personne qui souhaitera analyser ce tournant historique. »
Un geste pour l’Histoire qui permettrait au PDG de Facebook de sortir de la petite histoire. Et accessoirement de redorer son image qui a sérieusement pâti de la sortie de « The Social Network ». Le film de David Fincher le décrivant comme un être suffisant, narcissique, replié sur lui-même.
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