Internet parviendra-t-il à réconcilier les Français avec leur Administration ? Menée conjointement par Capgemini et TNS Sofres, une enquête européenne permet de l'espérer. Sur les trois pays étudiés France, Allemagne et Grande-Bretagne , les internautes français sont ceux qui consultent le plus les sites publics (69 %, contre 65 % en 2003). De plus, leur intérêt croissant contraste avec la décrue plus ou moins prononcée de la consultation chez leurs homologues britanniques (48 %, contre 49 % en 2003) ou allemands (37 %, contre 54 % en 2003).Principalement motivés par le gain de temps et la diminution de la paperasse, les internautes français sont toutefois encore peu nombreux à avoir adopté les usages interactifs. En effet, si près de la moitié d'entre eux (47 %) cherchent à obtenir des informations sur les services publics, seuls 15 % s'en servent pour payer leurs impôts, et 14 % pour obtenir un formulaire d'état civil. Par ailleurs, leurs sites préférés sont toujours ceux de l'ANPE (34 %), de l'Education nationale (31 %), des services sociaux (29 %) et des collectivités locales (27 %), loin devant ceux des autres services publics.
La confiance dans l'e-Administration
En fait, qu'ils soient internautes ou non, les Français croient aux vertus de l'Administration électronique. Deux tiers (67 %) d'entre eux (81 % des internautes) pensent ainsi qu'internet peut rapprocher l'Administration et les services publics des besoins des citoyens, et 56 % (73 % des internautes) estiment que les services en ligne sont générateurs d'économies pour l'Administration. Une conviction que partage l'Adaé (Agence pour le développement de l'administration électronique). Selon celle-ci, le programme Adele (Administration électronique 2004-2007) permettra d'économiser entre 5 et 7milliards d'euros par an à partir de 2007, pour 1,8 milliard d'euros investis entre 2004 et 2007.Autre bonne nouvelle issue de cette enquête : 55 % des Français sont favorables à la création d'un compte administratif personnalisé sur internet, tel que
Mon.service-public.fr, actuellement en test, et dont la généralisation devrait commencer en 2005, ou bien à la déclaration unique de changement d'adresse, disponible dès l'an prochain. Et, là encore, les Français se distinguent de leurs voisins britanniques et allemands, dont seuls 47 et 35 % apprécient le principe de la création d'un compte administratif personnalisé en ligne.Enfin, les Français identifient trois principaux domaines d'améliorations possibles des services publics en ligne (7 015 sites disponibles en avril 2004) : la recherche d'emploi, la santé et les services sociaux. Et, selon eux, le succès de ces services dépendra surtout de la mise à jour régulière des informations et du développement de centres d'accès internet gratuits (3 815 points daccès publics à internet en avril 2004).
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