Faut-il établir un parallèle entre le marché des logiciels décisionnels et celui des SIG (systèmes d'information géographique) ? Certainement, puisque ces deux types d'applications constituent des outils d'analyse et d'aide à la décision pour les entreprises : le SIG sous une forme spatiale, le décisionnel par voie de tableau de bord. Apparus conjointement à la fin des années quatre-vingt, l'un a convaincu, l'autre moins.
Les opérateurs télécoms fédèrent leurs applications
En France, le marché du décisionnel atteignait 255 millions d'euros en 1998 (source IDC), pour grimper à 785 millions en 2001 et à 900 millions en 2002 (source Pierre Audoin Consultants). Il a bénéficié d'une croissance rapide, qui atteint aujourd'hui 17 à 20 %. SAS, Business Objects, Hyperion, Cognos ou Oracle en sont les ténors. A contrario, les ventes nationales de SIG marquent le pas, après avoir progressé de 10 à 15 % l'an. L'activité des leaders, Esri (qui accapare 35 % du marché), Intergraph, Bentley, Autodesk ou Mapinfo/Claritas, pèse moins lourd. Ils sont en concurrence avec plusieurs petits et moyens éditeurs, comme les Français Géo-concept et Apic, le Belge Star Informatique, ou IBM France et son système Gibs.Tous ont participé au dernier Géo-Evénement, le salon annuel de la profession, qui vient de se tenir à Paris. Après avoir connu un exercice 2002 difficile, certains, tel Esri, retrouvent des couleurs. D'autres, chanceux l'an dernier, rencontrent à leur tour des difficultés. Mais tous voient d'un bon ?"il la progression désormais constante de l'équipement en SIG d'entreprise par leurs clients. Car, contrairement à ce qui a fait le succès des outils décisionnels, les SIG sont restés cantonnés à des projets autonomes de gestion commerciale, d'analyse d'impact ou de localisation de réseau. Ce sont les opérateurs télécoms qui ont commencé à fédérer ces applications pour constituer une interface d'accès graphique à toutes les données et les applications. L'entreprise accède ainsi, depuis une carte, aux systèmes de gestion de son infrastructure et de ses clients. Les autres secteurs dactivité commencent à percevoir les atouts de cette évolution, laquelle, si elle se confirme, permettra peut-être aux SIG de réduire leur retard sur les systèmes décisionnels.