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Téléphone et assistant numérique à la fois, le smartphone est devenu un outil très prisé en entreprise pour son ouverture à la messagerie et à la synchronisation des applications métier.
Petit marché deviendra grand. En l'espace de quatre ans, le smartphone a réussi sa percée en entreprise. Cette année, quelque 180 000 de ces terminaux, mi-téléphones mi-assistants numériques, devraient être livrés dans
l'Hexagone, soit 50 % de plus qu'en 2005. ' Fin décembre, le marché devrait avoisiner les 100 M d'euros, contre 68 millions un an auparavant ', précise Marc Chemouil, directeur de clientèle
chez GfK. À en croire l'institut, l'essentiel des ventes devrait se faire sur le deuxième semestre. ' Ce segment est boosté par l'offre ', note Marc Chemouil. Faute de véritables nouveautés aux
catalogues, la demande s'était un peu essoufflée au printemps dernier. L'arrivée cet automne de nouveaux produits, notamment chez Sony-Ericsson, Samsung, Asus et peut-être Motorola, devrait relancer les commandes. ' Mais cela
reste encore un marché de niche comparé aux 20 millions de téléphones mobiles qui seront vendus en France cette année ', tempère Marc Chemouil. Il n'empêche ! Le mouvement est donné.' Les smartphones intéressent de plus en plus d'utilisateurs en entreprise, et pas seulement les cadres branchés ', assure Jérôme Loridan, chef de produit chez HP. Dans les grands comptes
comme dans les PME, beaucoup de salariés veulent désormais disposer d'un accès continu à leur messagerie électronique et à leur agenda. La messagerie sur mobile serait même devenue, après la téléphonie, le deuxième outil de communication des
employés itinérants. ' C'est la fonction type qui différencie le smartphone de l'assistant personnel ', indique William Villaroel, responsable du marché entreprise chez Sony-Ericsson. C'est sur elle que
le canadien Research in Motion (RIM) a bâti son succès avec le BlackBerry. Et depuis la fin 2005, tous les grands du secteur ont lancé leur solution de ' push mail '.Mais la messagerie ne constitue que la première étape d'un mouvement plus général, dans lequel entre la synchronisation des applications métier. ' La mobilité est devenue un véritable instrument de
compétitivité. Et le marché des smartphones concerne aussi bien les cols blancs que les cols bleus ', confie Nicolas Petit, directeur mobilité chez Microsoft. De plus en plus d'entreprises souhaitent doter leur personnel
itinérant de nouveaux applicatifs métier au format de poche. Tous les grands de la téléphonie sont sur les rangs. Et en chemin, ils croisent ceux qui, comme iAnywhere (filiale de Sybase), partent de ces applications pour aller vers le bureau
mobile.
Les distributeurs informatiques dans la course
' Tout un écosystème est en train de se développer autour de ces nouveaux terminaux ', assure Jérôme Loridan. Et la distribution informatique est enfin dans la course. Le marché, qui
était au départ très orienté télécoms, se diversifie. ' De plus en plus de grossistes informatiques se structurent pour servir de relais entre constructeurs, développeurs d'applications et revendeurs ',
assure Nicolas Petit. Un avis partagé par William Villaroel de Sony-Ericsson : ' Depuis un an, nous travaillons en partenariat étroit avec le pôle mobilité d'Ingram, pour inciter les revendeurs à aller sur ce marché et à
développer des applicatifs '. Beaucoup d'intégrateurs, comme Resiatis ou NextiraOne, jouent déjà la carte de la convergence. Econocom, qui s'est doté d'une structure télécoms et multiplie les opérations de croissance externe
pour renforcer son maillage du territoire national, vient tout juste de mettre en place une offre globale de mobilité (MobileEasy) pour accompagner les entreprises à chaque étape de leur projet : de la définition des besoins au financement des
terminaux. ' Les revendeurs informatiques doivent absolument s'implanter sur ce marché en proposant des services à valeur ajoutée autour des terminaux ', insiste Nicolas Petit.
' Il y a véritablement des places à prendre ', ajoute Jérôme Loridan, qui reste convaincu que les spécialistes IT sont les mieux placés pour gérer les données transitant sur les smartphones. Aller sur
ce marché implique d'accepter un changement de business modèle, avec notamment une rétribution a posteriori. ' Mais les distributeurs qui sauteront le pas sont assurés d'avoir accès à des marges bien plus importantes que sur
le marché de la micro ', confie Willian Villaroel. Un argument qui fait mouche.