Inscrivez-vous gratuitement à la Newsletter BFM Business
Les relations écoles-entreprises prennent des formes variées. Objectif de part et d'autre : faire connaissance. Poussées par le besoin de diversité culturelle, les entreprises élargissent leur “ sourcing ” d'écoles, universités, cursus.
Les sources se diversifient pour trouver la perle rare
Intégrer des jeunes, c'est bien. Mais comment les attirer puis les choisir parmi la multitude de cursus existant tant au sein des écoles d'ingénieurs, généralistes et spécialisées, que des universités ? Selon la Conférence des Grandes Ecoles, qui regroupe 145 écoles d'ingénieurs, pas moins de 226 formations délivrent le titre d'ingénieur diplômé, y compris des formations dépendant des universités. “ Les jeunes sont très appréciés car, lorsqu'ils sortent d'école, ils sont très spécialisés et arrivent avec des connaissances récentes, constate Juliette Nicot, directrice de programme sur le secteur informatique et télécoms au sein du cabinet de recrutement Hudson. Les plus prisés sont les ingénieurs des plus grandes écoles, essentiellement celles du groupe 1. Mais les recruteurs sont également ouverts au groupe 2 : la concurrence de certains cabinets de conseil en stratégie recommence à se faire sentir sur le marché. ” Le groupe 2 est constitué d'écoles, certes moins prestigieuses, mais spécialisées (informatique embarquée, monétique, banque, business intelligence…). Une précaution s'impose toutefois concernant ces dernières : vérifier que le diplôme délivré est bien validé par la CTI (Commission des titres d'ingénieur). Depuis quelques années, en effet, un certain nombre d'établissements se sont créés pour attirer les élèves qui n'ont pas réussi les concours supérieurs. Et les titres qu'ils délivrent ne sont pas forcément certifiés.
Des liens plus complexes avec les universités qu'avec les grandes écoles
Les écoles ne sont pas les seules à fournir des informaticiens. Les diplômés de mastère en informatique sont aussi appréciés. Dans une moindre mesure, néanmoins. Une des raisons ? Les relations entre entreprises et universités sont beaucoup plus complexes à mettre en place, faute d'interlocuteur stable. Les écoles sont beaucoup mieux rôdées à l'exercice, organisant notamment des forums “ entreprises et emploi ” de manière régulière. Les liens privilégiés établis par nombre de sociétés avec leurs établissements préférés constituent alors un pilier sur lequel s'appuyer pour recruter de jeunes diplômés. Et c'est parfois par promotions entières que s'effectuent les embauches. “ Nous réalisons 20 % de nos recrutements via les relations que nous entretenons avec les écoles, explique Emmanuelle Pays, directrice du recrutement, de la diversité et du développement RH chez Steria. Nous travaillons avec des promos entières. Cela nous permet d'intégrer des ingénieurs en stage de dernière année puis de les embaucher en CDI. C'est une garantie de qualité de nos recrutements car, avant qu'ils arrivent en dernière année, nous les rencontrons plusieurs fois et les connaissons déjà. ”De même, Microsoft entretient des relations étroites avec plusieurs écoles d'ingénieurs à des niveaux d'échanges et de collaboration différents : participation au développement de programmes pédagogiques ainsi qu'au programme de R&D, dons de technologies, sponsoring d'événements (recrutement, diversité, mentoring…).L'objectif de toutes ces actions : se connaître. Et de plus en plus d'entreprises dépêchent leurs experts pour dispenser des cours, faire connaître l'entreprise, et également pour tester ce public constitué d'étudiants.
En quête de nouveaux profils, non informaticiens, plus féminins…
“ Nous avons toujours considéré que notre rôle sociétal consiste à favoriser l'intégration des jeunes dans le monde de l'entreprise ”, déclare Brigitte Dumont, responsable développement et performance des RH groupe de France Télécom-Orange, qui accueille tout autant les ingénieurs que les universitaires. La diversité fait son chemin dans le secteur et les initiatives se multiplient. Accenture embauche ainsi, depuis quelques années, des profils universitaires non informaticiens qui seront formés à leur arrivée dans l'entreprise. Partenaire de l'opération Universyntec pour recruter des étudiants dans les universités franciliennes, Accenture a également signé une convention de recrutement avec Pôle Emploi afin d'élargir la recherche de collaborateurs à de nouveaux profils. Là encore, il s'agit notamment de diplômés non informaticiens (de bac + 2 à bac + 5). Une démarche qui lui permet de recruter chaque année plusieurs dizaines de collaborateurs : des biologistes, chimistes, mathématiciens et même des littéraires !Sans oublier… les femmes ! “ Actuellement, à peine 17 % de femmes sortent des écoles d'ingénieur, rappelle Sandrine Antignat-Gautier, d'Alten. Nous effectuons donc un travail en amont pour favoriser la parité. Il faut vendre les filières scientifiques aux jeunes filles. C'est l'objectif de l'association “ Elles bougent ”, dont nous sommes partenaires : nos “ marraines ” en interne parlent de leur métier, lors de rencontres avec des lycéennes. ” Les entreprises du secteur font toutes le même constat et ont toutes entrepris un même type de démarches. “ Nous avons pris un engagement fort pour attirer les femmes dans les carrières scientifiques ”, affirme aussi Brigitte Dumont, de France Télécom-Orange. A bonnes entendeuses !
Votre opinion