Les SSII, piètres utilisatrices des médias sociaux

L’agence de communication Be Angels a analysé le comportement des sociétés de services informatiques sur Twitter, Facebook, YouTube et Google+. Une présence timide pour ne pas dire inexistante.
Les cordonniers sont toujours les plus mal chaussés. Le proverbe s’applique une fois de plus aux SSII. Rebaptisées ESN, les Entreprises de Service Numérique sont censées montrées l’exemple dans la transformation digitale engagée par les clients. Il est peu dire qu’elle ne brille pas par leur engagement sur les médias sociaux. Agence de communication digitale, Be Angels a eu la bonne idée d’analyser le comportement des prestataires sur Facebook, Twitter, Youtube et Google+ en utilisant Social Ranker, une plateforme de big data.
Si la plupart des entreprises recensées ont ouvert des comptes sur plusieurs plateformes, leur présence y est timorée. De grandes SSII comme Atos et Steria ne comptent respectivement que 830 et 817 abonnés sur Twitter et se rattrapent à peine sur Facebook avec 5 800 et 4 248 fans.
Be Angels note aussi des niveaux d’engagement « assez faibles, comparativement à d’autres secteurs ». « Certains acteurs se contentent de parler d’eux-mêmes et de leurs offres; d’autres ont pris un virage « scientifique »; la plupart, néanmoins, utilisent ces espaces à des fins de recrutement: salons, événements, toutes les occasions sont bonnes pour parler aux futurs candidats. » Et si certaines sociétés, comme Alten, n’hésitent pas à prendre la parole quotidiennement, ce n’est pas le cas de toutes.

Du coup, Econocom, qui a le plus grand nombre d’abonnés du classement Twitter (3767 abonnés), a un taux d’engagement très bas (0,05% !) et arrive en 32ème position dans le classement par engagement. Idem pour Accenture et Capgemini qui sont en tête de classement pour l’audence mais en queue pour l’engagement. « Au lieu de prendre la parole et d’engager le lien avec leur communauté, elles se contentent de diffuser de l’information. D’où un nombre d’abonnés globalement faible même pour les plus performants. »

YouTube et Google+, des terres encore en friche
Les ESN sont aussi sur YouTube mais ne font pas grand-chose de leur compte. CGI arrive numéro un du classement sur la plate-forme de partage vidéo avec seulement 164 abonnés et 3322 vues sur les 30 derniers jours. Quant à Google +, seules cinq ESN sont présentes sur ce réseau.
Conclusion sans appel d’Hervé Kabla, directeur général de Be Angels: « C’est un peu comme si les ESN avaient acheté un terrain en friche parce qu’il faut y être mais sans savoir ce qu’elles vont y construire. Il est temps qu’elles passent à la phase suivante et qu’elles s’impliquent réellement sur les médias sociaux, sinon elles risquent vite de donner une image qui va à l’encontre de l’image de dynamisme et de technicité dont elles se parent. » Ouch !