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PC, Linux, Java : le bon rapport performances/prix des standards informatiques séduisent les laboratoires de robotique.
Une petite sphère qui se meut en apesanteur dans la navette spatiale et la station ISS analyse l'atmosphère ambiante et peut être manipulée depuis la Terre pour assurer une présence virtuelle. Ce prototype de robot de la Nasa, inspiré
par Star Wars, se contente pourtant d'un processeur Pentium sous Linux. Comme dans la navette, l'informatique standard pénètre de plus en plus dans les laboratoires de recherche robotiques. Et plus particulièrement pour les travaux sur les espèces
mobiles.Au c?"ur de beaucoup de ces projets, la carte PC104 ?" rien d'autre qu'une version embarquée du PC. Mais, surtout, " un moyen pour la robotique de récupérer toute la culture PC ", insiste Erwann
Lavarec, PDG de Wany et créateur de Pekee (lire encadré ci-dessous). Un standard qui rend le robot programmable dans des langages tels que C, C++, ou même Java. Chez Wany, la partie mobile et les capteurs de Pekee sont même considérés comme des
périphériques accessibles dans les applications par de simples pilotes.Qui dit PC embarqué dit aussi système d'exploitation embarqué pour PC. La préférence va souvent à QNX pour sa faible occupation mémoire, ses capacités multi-utilisateurs, multitâches et temps réel, et sa gratuité. Mais il est désormais
courant de croiser Linux ou Windows, bien que plus volumineux, en version enfouie. Les robots mobiles apprécient aussi les standards de communication. " La norme 802.11b a vraiment favorisé le déplacement sur grande distance sans
mise en ?"uvre propriétaire ", explique Matthieu Herrb, ingénieur de recherche au Laas (Laboratoire d'analyse et d'architecture des systèmes) de Toulouse. Bluetooth n'est d'ailleurs pas en reste. Quant aux connexions infrarouges,
elles instaurent des dialogues entre robots ?" pour des fonctions de surveillance, par exemple. Même la téléphonie mobile avec GPRS et bientôt UMTS, couplée à IPv6, permettra de récupérer des données et de réaliser des actions sans descendre à
un bas niveau du système. Les technologies des disques, plus légers et résistants, contribuent aussi à l'entrée des standards dans la robotique. Sans oublier la mémoire Flash, qui trouve sa place pour des applications de très petite taille.
Une conception plus rapide grâce aux PC intégrés
Un Pentium est plus puissant, plus pratique et moins cher qu'une lourde armoire de commande. Les PC intégrés donnent naissance à des robots conçus plus rapidement, moins propriétaires et plus évolutifs que les modèles classiques.
" En 1993 ou 1994, nous avions des armoires de commande de robots industriels de 60 kg et 1 m de haut, raconte Philippe Fraisse, maître de conférences en génie des télécoms et réseaux à Montpellier-II. Un
calculateur coûtait 140 000 francs. Sans compter les outils de développement, le temps réel, etc. Trois ans plus tard, la puissance en était dépassée par les processeurs Intel. " Ainsi, même si tous ces standards présentent encore
quelques défauts aux yeux des industriels, comme la lenteur de Java ou le manque de performance de Windows XP Embedded, leur rapport coût/puissance, devenu extrêmement favorable, devrait finir par les convaincre. Les secteurs aéronautique, spatial
ou automobile se montrent déjà intéressés.
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