Les start up victimes du chamboulement du capital-risque
Conjoncture et réformes fiscales pèsent sur le financement privé
Pour une jeune pousse spécialisée dans les technologies de l'information et de la communication (TIC), chercher un investisseur s'avère presque impossible. Depuis la crise financière, les robinets d'argent du capital-risque ? un pilier du financement de l'innovation ? se ferment. Les derniers chiffres de l'Association française des investisseurs en capital (Afic) le prouvent. Les montants investis en capital-risque s'élevaient à 758 millions d'euros en 2008, contre 587 en 2009. L'année 2010 ne devrait être guère meilleure, avec un premier semestre en baisse de 21 %. Et pourtant, tous les autres segments de l'investissement en capital sont repartis à la hausse (16 % pour le capital-développement, 38 % pour le capital-transmission, etc.).Que se passe-t-il ? “ Suite à la crise, les institutionnels - banques et assurances - réduisent leurs risques, explique Hervé Schricke, président de l'Afic. Quant à la collecte de l'argent des particuliers par les FCPI (Fonds commun de placement en innovation), elle est aussi en baisse pour les mêmes raisons, et alors que les réglementations changent. ”Cette tendance a été contrebalancée en partie par une multiplication d'investisseurs privés fortunés (les business angels), qui cherchent à réduire leur impôt sur le revenu ou leur ISF. Ils sont aujourd'hui 4 000, répartis dans 80 réseaux. Mais leur puissance d'action se trouve limitée. L'investissement plafonne généralement à 500 000 euros. Par ailleurs, comme les réductions fiscales en question viennent d'être rabotées, cette source va probablement diminuer. A moyen terme, elle risque même de se tarir, avec la suppression programmée de l'ISF. “ Bientôt, il n'y aura plus assez d'argent pour financer l'innovation en fonds propres ”, s'alarme Hervé Schricke. C'est pourquoi il préconise de nouveaux mécanismes de collecte de capitaux pour l'innovation. Il serait par exemple envisageable d'investir une fraction de l'épargne à long terme dans le capital-risque.
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