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Le coût des suites bureautiques est loin d'être négligeable pour les entreprises. Avec OpenOffice 2.0, Linux dispose d'une suite de qualité qui pérennise le format ODF. Cette version rivalise pleinement avec Microsoft Office.
Linux ne peut être un succès sur le poste de travail sans une suite bureautique de qualité.' Les usages professionnels d'une nouvelle génération d'informatique débutent toujours par la bureautique ', remarque, sur son blog, Louis Naugès, président et fondateur de Microcost, spécialisé dans les réductions de coûts. Si les versions 1.0 et 1.1 de la suite OpenOffice ne rivalisaient pas avec MS Office, ce n'est plus le cas avec la version 2.0, qui fait jeu égal, voire surpasse dans certains cas, la suite de Microsoft. Certes, le module de base de données d'OpenOffice est élémentaire, mais le traitement de texte Writer, le tableur Calc et le logiciel de préAO Impress concurrencent parfaitement Word, Excel et PowerPoint.Dans les forums, les critiques les plus sérieuses concernaient l'emploi massif de Java, non open source. Critiques qui n'ont plus lieu d'être depuis le passage de Java dans le monde du libre. Parmi les points forts de Writer, Calc et Impress, on note la présence d'un module de conversion directe au format PDF. Un élément qui sera apprécié des entreprises, qui n'auront plus besoin d'une solution tierce payante pour ce simple module. Microsoft Office 2007 n'intègre pas cette fonctionnalité, suite à une menace d'action en justice lancée par Adobe Systems, à l'origine du format PDF. Bien sûr, OpenOffice récupère aussi les documents au format MS Office 2003 et antérieurs. Le point d'achoppement concerne le plus souvent Excel et ses macros en VB (Visual basic). Pour y remédier, Novell a développé, au sein d'OpenOffice.org Novell Edition, un module d'émulation des macros VB qui couvre 80 % des besoins. Ce module open source, sous licence GPL, peut être utilisé sous Linux et Windows. Pour les 20 % restants, il faudra opérer un redéveloppement ou laisser l'utilisation d'Excel aux utilisateurs, gros consommateurs de VB.
Microsoft, obligé de réagir
Pour le plus grand bénéfice des entreprises, OpenOffice emploie le format ODF (Open document format, norme ISO/IEC 26300) afin de pérenniser leurs données, alors que Microsoft a préféré concevoir OpenXML. Soumis à l'association européenne Ecma, OpenXML atteindra lui aussi le rang de standard, comme ODF, mais ces deux formats XML seront incompatibles entre eux. Bernard Ourghanlian, directeur technique et sécurité de Microsoft France, se défend d'avoir privilégié un format propriétaire : ' Créer un format est un long processus. Il faut répondre au besoin du client en fonction des possibilités techniques des logiciels. Or, il nous fallait un format suffisamment riche pour assurer une fidélité totale de l'affichage. ODF était trop limité et devra évoluer. Un rapprochement des deux normes n'est pas exclu. 'L'incompatibilité des formats entre Office et OpenOffice freinera sans doute des projets de migration, mais risque aussi de compliquer la tâche de Microsoft sur certains marchés, notamment publics. Le danger de perdre ces contrats de masse a poussé le géant à lancer le projet OpenXML Translator en juillet dernier. Plusieurs éditeurs, dont le français Clever Age, ont développé cette extension d'Office 2007, qui permet l'import et l'export de documents Office au format ODF. Un moyen de rester concurrentiel face à OpenOffice sur des marchés prédisposés à l'open source, tout en protégeant sa base installée.
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