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En faisant évaluer son processus de production au niveau 3 de CMMi, la DSI groupe de BNP Paribas a gagné en qualité. Une évolution aux conséquences directes sur les pratiques quotidiennes.
La direction des systèmes d'information groupe (SIG) réalise les principaux développements logiciels de BNP Paribas. Ses équipes sont chargées des systèmes d'information de l'ensemble des entités mondiales de la banque. Cela explique pourquoi la SIG doit avoir un niveau de qualité très élevé. En se faisant évaluer CMMi niveau 3 par la société Q-Labs, elle a profondément modifié ses méthodes de travail et d'organisation. Une évolution qui a induit des nouvelles pratiques dans son fonctionnement quotidien.
Formaliser les différentes étapes de la programmation
' Pour atteindre le niveau 2, il est nécessaire d'avoir une bonne gestion de projet. Avec le niveau 3, on entre dans le détail des techniques d'ingénierie : la modélisation, les spécifications, la programmation, les tests et la qualification ', indique Jean-Marc Petit, responsable qualité et méthodes des équipes informatiques. A ce titre, cette démarche de qualification ?" introduite à son initiative ?" a d'abord eu des conséquences directes sur le métier des informaticiens. Trois grands domaines sont traités : la conception, la modélisation et la programmation. En matière de planification de projet, par exemple, l'organisation disposera d'une analyse complète des systèmes d'alerte. L'objectif. Prévoir comment traiter tous les risques connus. ' Dès qu'une difficulté est identifiée, il convient de se demander comment la maîtriser à chaque étape d'avancement. Ainsi, pour les tests, on qualifie autant les besoins de la maîtrise d'ouvrage que les exigences techniques. ' Avec cette méthode, l'informaticien est obligé de formaliser les différentes étapes de son travail, ce qui n'était pas un réflexe habituel pour lui. Par ailleurs, le chef de projet détient davantage de pouvoirs. Il dispose d'une connaissance pleine et entière du projet, c'est lui le patron. Le manager, quant à lui, voit ses fonctions se renforcer d'une responsabilité financière complète, en lien direct avec la maîtrise d'ouvrage. De fait, il devient le ' facilitateur ' du chef de projet. Ce manager pilote plusieurs projets, dont il gère les ressources.
Identifier les points de friction
' Avec CMMi, l'ensemble des processus est décrit. Nous avons défini un rôle et une responsabilité précise à chaque personne actrice du projet. ' La formalisation des processus prend souvent la forme de liste en fichier partagé sous Word ou Excel, voire par l'intermédiaire de blogs ou de wikis. Chaque participant peut y ajouter des éléments. Et chaque étape d'élaboration d'une application y est inscrite.Il convient de respecter une certaine rigueur, un certain formalisme, avant d'autoriser le passage d'une étape à une autre. Franchir un jalon c'est respecter un code de signalisation, le feu va rester au rouge tant que les conditions requises pour le vert ne sont pas toutes remplies.La SIG a également défini la notion de risque, bien différente de celle de problème. Le risque est un danger identifié comme une menace, quelque chose qui peut arriver. Alors qu'un problème est un événement avéré, un obstacle qu'il faut franchir. En réunion de projet on ne dit plus ' je pense que je vais avoir un problème '. Mais on décrit un état. Cela oblige à être factuel, et surtout à identifier les points de friction. Quand à la solution envisagée, il faudra en évaluer les effets sur l'ensemble du projet. Lorsqu'une nouvelle fonctionnalité est rendue possible par un progrès technique, par exemple, il s'agira de déterminer à l'avance si elle doit être prise en compte immédiatement dans le projet ou reportée à la version n+1. Et décider aussi s'il convient de l'intégrer ou non dans le planning. Mais attention, si on choisit de l'inclure, il faudra tenir compte des décalages induits sur la charge de travail et les délais. ' Nous proposons ainsi des méthodes pour prendre en compte les événements et leurs conséquences, précise Jean-Marc Petit. Nous avons formalisé toutes ces pratiques, tout en restant pragmatique '. Et cela fonctionne !h.derceville@01informatique.presse.fr
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