Les utilisateurs de Mercury en lutte contre la politique tarifaire d'HP

L'Ecume, l'association des utilisateurs des outils issus de l'offre Mercury, interpelle HP sur sa politique tarifaire qu'elle estime abusive.
Racheté par HP en 2006, les outils de qualité logicielle Mercury (Quality Center, ex-Test Director ; Quicktest Pro ; Loadrunner…) constituent la référence en termes de fonctionnalités, mais aussi de prix. Des tarifs exorbitants qui deviennent de plus en plus difficiles à faire avaler aux entreprises. L’association Ecume regroupe des sociétés utilisatrices des solutions issues de l’offre historique de Mercury afin, entre autres, de fédérer les demandes clients pour leur donner plus de poids face à HP. Parmi les 35 membres de l’association, on trouve des grands comptes tels qu'Accor, Air France KLM, Airbus, Alcatel-Lucent, Amadeus, Apec, Areva, Banque de France, Bouygues Telecom, Orange-France Télécom, PSA, Renault, SNCF, Société Générale, Total…
La maintenance : 20 % du coût de la licence
Jusqu’alors, l’association entretenait de bonnes relations avec HP. Cette semaine, elle rend public, à travers un communiqué, un litige concernant la position tarifaire de HP.
« A partir de sa version 10, Qualitycenter, l’outil de gestion des exigences, tests et anomalies, se décline en deux versions : Enterprise et Premier. La plupart des adhérents ont évalué de façon approfondie l’édition Premier de Qualitycenter 10. Ils ont trouvé de nouvelles fonctionnalités, certes intéressantes, mais qui devraient normalement être intégrées dans les coûts de maintenance évolutive du produit, et qui ne justifient donc pas des coûts supplémentaires, d’autant plus que la version Premier est construite sur la base du noyau historique de Qualitycenter », précise le président de l’Ecume, Eric Riou, du Cosquer.
Pour l'Ecume, la version Premier n’est qu’une amélioration de la version Enterprise. Les nouvelles fonctionnalités doivent donc entrer dans le cadre de la maintenance que les clients paient depuis des années. Un service dont le coût avoisine les 20 % du montant de la licence, et qui devrait couvrir largement le développement du produit.
Selon l’Ecume, HP justife sa position en affirmant que la version Premier de Qualitycenter 10 est un nouveau produit, mais n'est pas en mesure de le démontrer.
En attente de la réponse de HP
Rappelons que la version Enterprise de QC10 apporte des fonctionnalités de baselining (création d’une photo du référentiel à un instant T) et de versioning des exigences et des tests. Pour sa part, la version Premier intègre des fonctionnalités de partage d’éléments entre différents projets et une notion de project template facilitant la mise à jour de projets QC construits selon le template.
Par ailleurs, l’Ecume s’étonne de ne pas retrouver clairement la position de QC11 Enterprise et Premier dans la nouvelle offre ALM présentée lors de l’HP Software Universe 2010 de Barcelone.
L’Ecume demande donc à HP Software France de fournir, sans supplément de prix, l’édition Premier de QC10 dans le cadre de la maintenance du produit. On attend la réponse de HP.
Ce n'est pas le premier cas d'insurrection des utilisateurs contre les pratiques tarifaires des fournisseurs. On se souvient que l'USF (le Club des utilisateurs SAP francophones) avait fait plier SAP sur les tarifs de la maintenance. Il n'est pas exclu ques les associations d'utilisateurs Oracle (l'Aufo, le Club des utilisateurs Peoplesoft France, le Groupe francophone de utilisateurs J.D. Edwards) se réveillent un jour pour dénoncer les pratiques d'Oracle.
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