Après
les factures,
les déclarations d'impôts et
les procédures de création d'entreprise, les procédures d'exportation de produits devraient à leur tour profiter d'Internet et des vertus de la
dématérialisation. Hervé Novelli, le secrétaire d'Etat français aux Entreprises et au Commerce extérieur, a en effet annoncé mercredi 29 août la mise en place
' avant la fin 2008 ' d'un site
Internet servant de guichet unique pour toutes les entreprises ?" en particuliers pour les PME ?" qui vendent des produits à l'international.Pour l'heure, les entreprises qui exportent doivent gérer pour chaque commande de nombreux documents papier, comme les factures, les titres de transport et les certificats d'origine des produits, qui sont échangés entre de
nombreux acteurs (acheteurs, vendeurs, transporteurs, douanes, etc.).La loi française ne permet pas encore de les dématérialiser mais l'Etat devrait légiférer comme il l'a fait récemment pour autoriser la création en ligne d'entreprises.
' Aujourd'hui,
il existe une quarantaine de procédures dont treize administratives. La future plate-forme sera un point d'entrée unique qui prendra en compte toutes ces formalités. L'objectif est d'accélérer les procédures et de réduire les
coûts associés ', explique Aurore Longuet, attachée de presse au secrétariat d'Etat.
L'Asie en avance
Pour Hervé Novelli, ces lourdeurs influent en particulier sur la compétitivité des PME à l'international. Bien que comptant pour les trois quarts de la population d'entreprises exportatrices, les petites et moyennes
entreprises ne génèrent aujourd'hui que 16 % du chiffre d'affaires total à l'exportation (199 milliards d'euros au premier semestre 2007). La dématérialisation des procédures devrait les rendre plus
compétitives.Dans ce domaine, l'Asie du Sud-Est est particulièrement dynamique. Plusieurs plates-formes, d'ores et déjà opérationnelles, facilitent les échanges entre Hong-Kong, Singapour, Taiwan, la Corée du Sud et la Malaisie. Le
Japon, les Etats-Unis et la Chine ont également des projets très aboutis. En Europe, l'Allemagne et l'Angleterre sont les plus avancés.Lors de la mise en place de ces plates-formes, un point clé est de signer des accords bilatéraux (entre pays) afin de définir des normes d'échange (signature électronique, format des données de gestion, l'horodatage, etc.)
et surtout de s'assurer de la valeur légale dans chaque pays des procédures ainsi dématérialisées.
Des plates-formes privées existent déjà
Pour gagner du temps, le gouvernement français compte s'appuyer sur des projets déjà lancés par des entreprises privées. Lors de sa conférence de presse de mercredi, Hervé Novelli a ainsi mis en avant la plate-forme eComExt, mise
en ?"uvre par Orange Business Services, la SSSI Sopra et sa filiale Axway. Celle-ci, qui dispose d'un accord avec Honk-Kong, pourrait ainsi être étendue afin de servir de support au guichet unique annoncé avant la fin 2008.D'autres projets concurrents sont en lice, notamment celui de la société NYC (Net Yards Company). Spécialisée dans les technologies Web EDI et XML, NYC a mis au point une plate-forme baptisée
Place international permettant de dématérialiser les procédures d'export.La société a reçu, en juillet 2006, le soutien du ministère de l'Industrie et notamment de Renaud Dutreil, alors ministre des PME, du Commerce, de l'Artisanat et des Professions libérales.
' Notre
plate-forme pilote est opérationnelle et nous avons déjà signé des accords bilatéraux avec les plates-formes d'échange de Corée du Sud et de Taïwan ', explique Jean-Marc Dufour, le PDG de NYC. Engagé sur plusieurs
pistes, le ministère de l'Industrie devra certainement trancher à terme.
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