L'éternel retour du mythe de la pénurie de main-d'?"uvre
A intervalles réguliers, la pseudo-pénurie de compétences informatiques ressurgit. Cette fois, c'est à l'occasion de la sortie de l'étude ' Besoins en main-d'?"uvre ' (BMO), publiée conjointement par l'Unédic et le Crédoc. Ce document ne fait pourtant état d'aucune évolution majeure par rapport à l'an dernier. De 2005 à 2006, les intentions de recrutement de cadres informaticiens passent de 28 155 à 30 643. Le taux de difficultés de recrutement monte, quant à lui, de 33 % à 41,6 % (cadres et non-cadres). Ce bond ' phénoménal ' placerait désormais l'informatique parmi les dix professions où les recrutements sont annoncés comme les plus difficiles. Mais, en réalité, les informaticiens se situent tout simplement dans la moyenne. Relayer les prétendues ' difficultés de recrutement ' dans ce secteur, c'est méconnaître les réalités de notre marché du travail, ou, plutôt, ne pas chercher à les connaître. Une démystification s'impose. Les SSII parlent de difficultés dès qu'elles n'arrivent pas à recruter immédiatement certains profils sur mesure ?" les moutons à cinq pattes et autres spécialistes rares ?" à des salaires ' modérés '.N'oublions pas que les créations d'emploi nettes sont quatre fois moindres que les recrutements bruts en raison du turnover élevé, et que plusieurs offres d'emploi sont publiées en réponse à un même d'appel d'offres. Sans parler des ' annonces bidon ', destinées à faire croire à la bonne santé d'une SSII. Enfin, ces ' difficultés de recrutement ' se font surtout ressentir dans les trois régions qui couvrent 80 % de l'emploi IT : l'Ile-de-France, Paca, et Rhône-Alpes. Parler de ' pénurie ' dans la situation actuelle, c'est faire preuve d'une véritable indécence à l'égard des 40 000 informaticiens au chômage. Soit 8 % des effectifs. Malheureusement, tout le monde nen a pas conscience.http://forums.munci.org/viewforum.php?f=276