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Alors que se prépare l'expérimentation d'un multiplex DVB-H en France, la norme nippo-coréenne est adoubée par l'Europe pendant que la technologie de l'américain Idetic fait ses premiers pas au Royaume-Uni. La prolifération de standards TV sur mobile fragilise un marché à peine naissant.
L'Etsi a officialisé cet été la norme Digital Multimedia Broadcasting (DMB) développée par les industriels de Corée du Sud et du Japon, et déjà opérationnelle, en modes terrestre et satellitaire, dans ces deux pays. Depuis les démonstrations de février dernier, au 3GSM de Cannes et au salon Radio ! à Paris, les partisans de cette déclinaison multimédia de la norme radiophonique DAB (Digital audio broadcasting) se faisaient discrets, semblant laisser la voie libre au DVB-H.
Un rôle d'accélérateur en France
Finalement, cette normalisation donne toutes ses chances au DMB (T-DMB dans sa version terrestre) pour conquérir l'Europe. Un test de grande ampleur est déjà programmé par l'autorité de régulation des médias de Bavière, en Allemagne. Prévu pour durer deux ans, il couvrira la période de la Coupe du monde de football.En France, la relance de la radio numérique sera aussi un tremplin favorable au T-DMB. La consultation lancée au premier semestre par le Conseil supérieur de l'audiovisuel a recueilli près d'une cinquantaine d'avis techniques et stratégiques. Elle devrait logiquement préluder à un appel d'offres pour attribuer de nouvelles autorisations d'émettre en utilisant des technologies analogiques (FM et AM) mais aussi numériques (DAB et DRM). Les promoteurs du DAB espèrent relancer cette technologie qui n'a pas connu le succès en France, au contraire de la Grande-Bretagne, de l'Allemagne et d'une quarantaine d'autres pays. Et le DMB pourrait, à cet égard, jouer le rôle d'accélérateur puisque, en plus de sa capacité à diffuser des programmes de télévision, il quadruple le potentiel de transmission radio par rapport au DAB actuel, sans modification des équipements de multiplexage, de modulation et d'émission.
L'entrée en lice d'autres techniques
Les producteurs de composants DAB ?" Texas Instruments, Frontier Silicon, Panasonic, RadioScape, Bosch ou Amtel ?" ont dès à présent adapté leurs produits DAB à la réception DMB (voire au DRM), et les industriels coréens LG, Samsung ou Perstel produisent déjà en nombre terminaux et téléphones portables. Le manque de récepteurs n'est donc plus un frein et l'élargissement de l'offre de services à la télévision devient un argument marketing de premier ordre. Dans ce contexte, les deux consortiums DVB-H rivaux (Bouygues, TF1, M6, TPS, Sagem et France Télécom, d'une part ; et Canal+, Nokia et TowerCast, d'autre part) persisteront-ils dans leur idée de développer deux offres de services incompatibles sur un même multiplex ? La question est d'autant plus pertinente que le jeu se complique avec l'entrée en lice d'autres techniques.Orange UK a lancé en mai dernier un service de télédiffusion multicanal MobiTV sur son réseau 3G, utilisant la technologie d'accélération et d'optimisation de bande passante Far Reach, de l'américain Idetic. Concurrente d'Emblaze, de PacketVideo et de WM9 (Microsoft) sur le créneau du streaming video pour mobile, cette société, qui compte notamment Sprint et Cingular parmi ses clients, a signé en août un accord avec SES Global pour promouvoir un service mondial de télédiffusion par satellite vers les mobiles. Une ambition planétaire qui fait réfléchir.
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