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Juniper Research revoit à la baisse ses prévisions sur la communication sans contact
Le paiement sans contact sur mobile en fait fantasmer plus d'un. En particulier les banques, les opérateurs télécoms et les constructeurs de smartphones. A l'inverse, les utilisateurs restent méfiants. Ils ont pourtant été sensibilisés, à grand renfort de démonstrations et de communication. A la fin des années 2000, le paiement a été considéré comme la “ killer app ” des téléphones sans contact (technologie NFC, ou communication en champ proche). Les prévisions des analystes chiffraient en milliards le nombre de transactions pour les années à venir.
Un écosystème et une chaîne de valeur trop complexes
Aujourd'hui, l'euphorie commence à laisser place à plus de pragmatisme. Le marché a tout d'abord été refroidi par Apple qui, contre toute attente, n'a pas intégré de puce NFC dans son iPhone 5. Ensuite, le bilan de l'expérimentation menée à Nice est peu concluant. Certes, la technologie a été validée, mais les usages, dont le paiement, n'ont pas décollé : tout juste quelques milliers d'utilisateurs équipés et un nombre de transactions par personne limité. Résultat, le soufflé retombe.Juniper Research a d'ailleurs revu ses prévisions à la baisse : en 2017, les transactions atteindront 110 milliards de dollars, soit près de 40 % de moins qu'envisagé. Pour Julien Gaudemer, analyste à l'Idate, la complexité de l'écosystème et de la chaîne de valeur freine le développement du paiement sans contact sur mobile. “ Chaque partie prenante essaie de se partager un gâteau qui n'est pas très gros et qui ne gonfle pas beaucoup ”, explique-t-il. Pour doper les revenus, le service de paiement sans contact sur mobile pourrait être surfacturé, tant du côté de l'utilisateur que du commerçant. Une option difficilement envisageable car peu propice au développement du NFC. Aurait-on misé sur le mauvais cheval ? Certains signes le laissent augurer. Ainsi, des alternatives voient le jour : Auchan teste la biométrie (plus simple et sécurisée) ou encore le code 2D (plus populaire).Egalement encensé, le transport ne sera probablement pas, à court terme, une application plus porteuse que le paiement. Le Stif (organisateur des transports publics en Ile-de-France) placarde dans les transports un message invitant les voyageurs à rester vigilants s'ils utilisent leurs téléphones en public… Une démarche en contradiction avec l'intégration du titre de transport dans un smartphone. “ Le secteur manque d'innovation, estime Julien Gaudemer. Seuls les acteurs qui révolutionneront le quotidien des utilisateurs tireront leur épingle du jeu. Mais cela ne se fera ni dans le transport ni dans le paiement. ”
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