Au début de la décennie, les logiciels de test ou de cartographie n'étaient utilisés que très ponctuellement. Quand ils ne croupissaient pas sur les étagères des clients. ' Lorsque ceux-ci étaient en
fonds, ils avaient une propension à acheter un outil pour l'essayer, sans savoir forcément l'utiliser ', rappelle Anthony Burkard, le directeur technique de Capgemini Outsourcing AM France. Les SSII avaient aussi tendance à
les utiliser de façon disparate. ' Chaque équipe de TMA (tierce maintenance applicative) pouvait choisir ses produits ', mentionne en plus Jean-Christophe Rouzoul, le responsable du centre de
compétences pour l'industrialisation de Sopra. Le tarif élevé et la complexité de certains outils, comme les logiciels de test, ont aussi ralenti leur appropriation. ' Tout cela explique que les SSII aient préféré, à
l'origine, développer leurs propres outils ', estime Pascal Martins, responsable de l'offre TMA d'Astek, une société de services en ingénierie informatique.
Homologation des outils à l'échelle de la SSII
Depuis, la tierce maintenance applicative est entrée dans une ère nouvelle. Soumis à une forte pression tarifaire, les prestataires se sont lancés depuis trois ans dans une course à la productivité. Ils sont passés
progressivement de la délégation de personnel sur le site du client au centre de services mutualisé. Cette mutualisation s'accompagne d'une ' homologation ' des outils à l'échelle de la SSII, qui
favorise en parallèle l'amortissement des logiciels de test, tels ceux de Mercury ou de Compuware. Et autorise les entreprises à négocier des dispositifs tarifaires adaptés à leurs besoins.La tierce maintenance applicative profite plus généralement des programmes de qualification logicielle engagés. Les SSII cherchent, en effet, à améliorer leurs développements dans le but de minimiser les allers-retours
d'applications, source de coûts cachés. ' Nous effectuions déjà de la qualification logicielle. Mais la course à la rentabilité nous a conduits à mettre en place des outils industriels ', argumente
Jean-Christophe Rouzoul. Sopra a, par exemple, généralisé l'utilisation de Test Director, le référentiel de tests de Mercury. La formalisation sous Test Director a fortement contribué à réduire les retours post-livraison. Autre axe
d'amélioration : l'automatisation des tests de non-régression. Ce qui se révèle particulièrement utile lors de la mise en place d'un patch correctif.Le domaine de la cartographie applicative a, lui aussi, largement profité de ce basculement. Les solutions de l'éditeur Cast sont désormais systématiquement utilisées par les prestataires en phase initiale de transfert de parc
pour connaître plus rapidement le patrimoine repris. ' L'une de leurs solutions aide à évaluer la qualité et la complexité d'un parc applicatif. On dispose ainsi d'un référentiel de départ ', souligne
Jean-Christophe Rouzoul. En régime de croisière, la cartographie sert ensuite à surveiller la qualité de la prestation. ' Identifier les codes morts, les parties moins bien écrites, s'avère utile pour orienter la maintenance
sur le plan tactique ', assure le responsable de l'offre TMA d'Astek. Ainsi, lors de la correction d'un bogue en maintenance corrective, le logiciel Cast localise aussi les parties de l'application concernées par la
réécriture du programme.Vers l'abandon des outils maison
Au final, les SSII délaissent peu à peu leurs outils maison au profit de solutions d'éditeurs reconnus. Le recours à des outils du marché étant un gage de crédibilité dans leur stratégie d'industrialisation.
' Vous navez pas le même poids selon que vous utilisez un outil interne ou une solution de Mercury ', confirme Anthony Burkard. En revanche, les prestataires tendent à conserver leurs plates-formes de
pilotage de la TMA. Ils estiment, en effet, que leurs propres produits répondent mieux à leurs besoins que les solutions dites de ' gouvernance ' des éditeurs, tels Changepoint, Mercury IT Governance,
etc.