L'Homo informaticus menacé

Dans son rapport d'activité 2005, la Cnil brosse un portrait angoissant de celui qu'elle appelle l'Homo informaticus, c'est-à-dire vous et moi.
C'est tout son intérêt, puisqu'elle démontre en même temps de quels dangers elle nous protège. Ces menaces sont formalisées dans les têtes de chapitre du rapport.' Homo informaticus tracé ' : la géolocalisation prend de l'ampleur, et les assureurs automobiles veulent nous imposer le GPS. Pas question, dit la Commission. Notre compagnie
d'assurances n'a pas à savoir à quelle vitesse nous roulons ! ' Homo informaticus téléadministré ' : les téléservices de l'Administration se développent, mais des questions demeurent sur le consentement de l'usager à la transmission
des informations le concernant. Ainsi, même avec la possibilité de changer en ligne son adresse, il n'y aura pas de fichier national de domiciliation, comme cela existe dans d'autres pays ?" et pas seulement en Chine !Quant à la télédéclaration des revenus, rien à redire pour la Cnil, si ce n'est des broutilles.Enfin, ' Homo informaticus biomaîtrisé ' : tous les traitements de données biométriques doivent être autorisés par la Commission (depuis août 2004). Et la Cnil de constater une très
forte augmentation de ces demandes. La reconnaissance du contour de la main ne lui paraît pas poser de problèmes. De même, l'enregistrement d'une empreinte digitale peut s'effectuer, mais sur un support détenu exclusivement par
l'utilisateur, et sans stockage centralisé : l'usager a son empreinte stockée dans une carte à puce, et il pose son doigt sur un capteur en même temps qu'un lecteur lit sa carte (en cours d'expérimentation à
l'aéroport de Nice).Bref, la Cnil a du pain sur la planche, car les technologies sont de plus en plus intrusives. A-t-elle les moyens de faire face ?* Directeur de la rédaction de 01 Informatique
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