Licence logicielle : 63 % des entreprises ont été récemment auditées

Pratiqués par tous les grands éditeurs, les audits sur les licences logicielles sont non seulement fréquents mais douloureux. Dans 85% des cas, ils font apparaître des utilisations non-conformes. Avec des pénalités dépassant parfois le million d'euros.
Si la plupart des entreprises sont des pirates logiciels qui s’ignorent, l’utilisation non conforme des logiciels par rapport aux contrats de licence entraine parfois de lourdes pénalités. C’est ce qui ressort d’une étude menée par le cabinet d’études IDC et l’éditeur Flexera Software qui, proposant des solutions dédiées à la bonne utilisation des logiciels, prêche pour sa paroisse. 56% des entreprises interrogées déclarent des frais d’audit de 100 000 euros ou plus au cours de la dernière année et près d’un quart d’entre elles – 21% – ont reçu une facture de plus d’un million d’euros.
L’étude montre également que les entreprises – et particulièrement les grands comptes – font l’objet d’audits réguliers de la part des éditeurs. 63% des répondants déclarent avoir été audités au cours des 18-24 derniers mois. Les entreprises ayant un chiffre d’affaires supérieur ou égal à 3 milliards de dollars sont 33% à avoir été auditées trois fois ou plus au cours des 18-24 derniers mois.

Microsoft, l’éditeur qui pratique le plus d’audits
Les grands éditeurs de logiciels ont tous, sans exception, recours aux audits pour récupérer les revenus non acquittés par leurs clients en situation de non-conformité. Mais certains éditeurs sont plus agressifs que d’autres dans leurs pratiques. Pour la deuxième année consécutive, Microsoft est l’éditeur qui fait le plus d’audits : 58% des entreprises interrogées ont été contrôlés par Microsoft au cours de la dernière année. Au cours de la même période, 29% déclarent avoir été contrôlés par Adobe, 23% par IBM, 21% par Oracle, 12% par SAP et 8% par Symantec.
Selon le rapport, la plupart des entreprises utilisent des logiciels pour lesquels elles n’ont – non intentionnellement – pas payé. Cette situation existe notamment lorsque les entreprises n’ont pas mis en place un dispositif pour gérer et tracer les installations logicielles et leur utilisation dans les différentes environnements – sur site, virtualisés, cloud et mobiles –, et que les audits font ressortir une différence entre l’utilisation réelle et celle prévue par le contrat de licence. 85% des répondants déclarent ainsi qu’une partie de leurs dépenses logicielles correspond à des applications non-conformes. Pour 42% d’entre eux, plus de 10% de leurs dépenses logicielles sont concernées.
« Les DAF ignorent parfois les clauses spécifiques des contrats qui autorisent ces audits, ce qui peut entrainer des conséquences importantes en termes de budget lorsque la DSI leur présente la facture », souligne Amy Konary, Vice-président Research « Software Licensing & Provisioning » chez IDC.
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