Aujourd'hui, le bâtiment représente plus de 40 % des dépenses énergétiques de la France. C'est également, après la masse salariale, le deuxième poste de coûts pour les entreprises. La nécessaire amélioration de son efficacité énergétique figure donc parmi les priorités. Cette démarche passe obligatoirement par le déploiement d'une infrastructure de réseaux électriques intelligents (microgrid). Un investissement qui va se justifier avec la création d'écosystèmes (sorte d'iTunes du smart building). La valeur du bâtiment dépendra alors davantage de la performance de sa plate-forme de services, ou Baas (Building as a Service), que de sa valeur immobilière.
Les équipements connectés, véritables supports de services
Tous les appareils électromécaniques seront connectés à cette infrastructure. Dotés d'une adresse IP, ces matériels seront contrôlés par un tiers de confiance chargé de tracer l'activité de chacun d'entre eux. A la clé, non seulement des économies d'énergie, mais aussi davantage de confort pour les occupants du bâtiment. Il sera par exemple possible d'envoyer des données personnalisées à chaque habitant du logement, de l'assister et, surtout, d'assurer une monétisation des services, notamment ceux concernant la maintenance. Les équipements connectés deviendront des supports de services et seront gérés par des opérateurs spécialisés. Le big data sera au cœur du modèle économique du smart building. Objectif : transformer un trafic (des flux de personnes) en audience. La gestion des extincteurs, de la sécurité, de la climatisation, de l'éclairage, des parkings, de la signalisation ou de l'affichage d'informations numériques publiques constituent des exemples au retour d'investissement rapide. Autant d'applications utilisant l'infrastructure des microgrids qui vont bien au-delà de la simple efficacité énergétique.Plus généralement, on peut résumer les propriétés du smart building par le concept de MADAM, lequel regroupe cinq composantes. La première est le monitoring : le système doit fournir (afficher), piloter et contrôler l'usage de chaque service utilisé par la personne qui effectue chaque transaction via l'objet connecté. Deuxième aspect : l'archivage. Toute l'architecture vérifie et valide chaque transaction, mais aussi en assure la traçabilité et la sauvegarde pendant la période nécessaire aux traitements.Un système rentable, pérenne et évolutif
Côté diagnostic, l'architecture doit être capable de formuler des propositions d'interventions. Autre composante : l'assistance/alerte. Il faut que le service utilisé s'adapte au besoin et au contexte d'usage, et ce sans nécessiter l'installation ou la mise en œuvre par l'utilisateur d'un logiciel ou d'un matériel spécifique. Enfin, la maintenance/monétisation est probablement le point essentiel. Le système doit être rentable et permettre de garantir sa pérennité (sa maintenance) au fur et à mesure des évolutions technologiques et fonctionnelles. Il doit être évolutif (scalable).Reste les échanges marchands avec les commerces, qui seront également une source de revenus très importants. Les habitants des bâtiments n'auront plus besoin de se déplacer vers les lieux de commerce puisque ces derniers viendront à eux.
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