L'impact du numérique sur nos modes de travail

Les besoins de mobilité et de collaboration des salariés sont en forte croissance et changent leur manière de travailler, obligeant les directions informatiques à s'adapter.
Avec un milliard de smartphones vendus en 2013 (+35% sur un an), plus d’un milliard de personnes sur Facebook, le numérique fait partie du quotidien de la plupart d’entre nous. Et les entreprises sont forcées de s’adapter avec tout ce que cela implique sur les modes de travail de leurs collaborateurs. « Les modes de travail correspondent à la combinaison du « to have » (les outils et les applications), du « to be » (le lieu où les salariés travaillent) et du « to do » (ce qu’ils ont à faire) » résume Jean-Luc Vallejo, directeur du programme Digital Workspace d’Orange. Après avoir d’abord utilisé leurs terminaux personnels dans un contexte professionnels (le BYOD), les salariés sont en train de franchir une nouvelle étape. Les métiers s’emparent de plus en plus des outils numériques pour les transformer en opportunité business, par exemple pour interagir avec les clients.
Du coup, Jean-Luc Vallejo explique que « ces projets de transformation des modes de travail concernent toutes les parties de l’organisation », que ce soit les responsable IT, les métiers mais aussi les utilisateurs finaux voire les RH ou les PDG pour les projets stratégiques. Dans 97 % des entreprises européennes, le DSI décide des équipements et des solutions, mais le DRH a aussi son mot à dire sur les politiques d’équipements (dans 89% des cas) et sur l’environnement de travail (dans 59% des cas) selon une étude d’Orange Business Services sur les nouveaux modes de travail à l’ère du digital réalisée avec SIA Partners.

La SNCF teste des espaces de travail partagé
L’étude dégage trois tendances principales : la mobilité des salariés, leurs besoins de collaboration et la nécessaire adaptation du système d’information. Ainsi, en Europe, 69% des entreprises fournissent un accès à distance à leurs salariés et 62% un accès mobile sécurisé. « Le travail à distance n’est plus synonyme que de travail chez soi mais correspond de plus en plus à des tiers lieux de travail comme les télécentres. Cela intéresse tout particulièrement les RH et ceux qui s’occupe de l’immobilier puisque cela rationnalise les mètres carrés », explique Jean-Luc Vallejo.
A l’heure actuelle, la SCNF expérimente ainsi l’utilisation d’espace de travail partagé dans les gares pour éviter à certains salariés de se déplacer. « Les volontaires du pilote peuvent travailler dans une gare près de chez eux une ou deux fois par semaine, avec l’approbation de leur hiérarchie, par simple réservation sur un système informatique. En échange, ils se rendent disponibles pour assister le personnel de la gare en cas d’urgence, telle qu’une grève » précise l’étude.

Pour aller encore plus loin, les entreprises se mettent aussi au « corpoworking » des espaces de travail partagé avec des partenaires externes comme des clients ou des fournisseurs. 74% des entreprises interrogées pour l’étude pensent qu’il est souhaitable de mettre en place un outil de travail avec des partenaires. Et 42 % des entreprises ont déjà mis en place un réseau social d’entreprise ou projette de le faire d’ici la fin de l’année.
Le succès des terminaux mobiles et des applications Saas obligent les entreprises à s’adapter notamment en termes de sécurité et de performance. 69 % des entreprises interrogées ont mis en place une solution mobile sécurisée. « La sécurité est une préoccupation extrêmement forte des directeurs informatique quand on les interroge », estime Jean-Luc Vallejo.
Au final, « l’étude nous a surtout confirmé des tendances que nous sentions déjà. Notre seule surprise est venue de la vitesse à laquelle les changements se produisent », conclut Jean Luc Vallejo. Les entreprises passent d’un monde où le DSI proposait une solution unique à l’ensemble des salariés à un monde où il faut personnaliser les solutions et industrialiser leur personnalisation. Dans ce contexte, « les directions métiers et informatique ne se parlent peut-être pas encore assez et vont devoir se parler davantage. Comprendre les enjeux business et technique est devenu clef ».