L'Imprimerie nationale lance une plate-forme collaborative de confiance

Sakarah pourra être utilisée pour l'échange de documents dématérialisés, entre sociétés ou avec des administrations.

En pleine mutation, l'Imprimerie nationale, avec la réalisation des nouveaux passeports électroniques et l'émission des chronotachygraphes à puce (disques de contrôle de la vitesse et du temps de conduite), voit son rôle passer de la simple impression de documents administratifs de masse à celui d'opérateur de confiance, chargé de valider les informations contenues dans ces documents. La société a donc décidé d'étendre ce rôle à toutes les sociétés intéressées en créant Sakarah, une plate-forme collaborative de confiance pour l'échange de documents dématérialisés entre sociétés ou avec des administrations.Pour mettre en place cette structure moderne, la vieille dame, fondée en 1538, a décidé de s'inspirer des méthodes commerciales du passé. Et plus exactement de la taille. Ce système ancien consistait pour un fournisseur et un client à utiliser un bâton de noisetier fendu en deux de haut en bas comme aide-mémoire commun. A chaque rencontre ?" livraison de produit par exemple ?" les deux morceaux étaient mis côte à côte et cochés d'un même coup de couteau. Au moment du paiement, il suffisait de les rapprocher : d'un côté, le nombre d'encoches donne le prix à payer, de l'autre, obtenir le même nombre sur chaque demi-bâton signifie qu'il n'y pas eu d'argent ou surfacturation.Dans Sakarah, l'Imprimerie nationale fournit un équivalent virtuel des branches de noisetier : un espace de travail commun où fournisseurs et clients peuvent créer et modifier tout type de documents (propositions commerciales, factures, paiement, pouvoirs, etc.). Les deux partenaires sont alors au courant de la moindre modification, et voient s'afficher les différentes étapes de la procédure de paiement. Le tout très simplement en ASP à partir de formulaires Adobe, pour éviter tout frein lié à l'installation d'une infrastructure particulière chez les utilisateurs.

Le bouche-à-oreille pour généraliser le système

Cette plate-forme Sakarah ne sera pas directement exploitée par l'Imprimerie nationale, mais par des opérateurs spécialisés (dont sa filiale In Facto) qui en proposeront l'accès à leurs clients soit en l'état, soit intégré à leurs propres services (facturiers, opérateurs de saisie ou syndicats professionnels). Pour les très petites entreprises (comme un plombier présentant sa note à une collectivité territoriale), le paiement pourra se faire à l'acte et ne dépassera pas un euro.La plate-forme fonctionne déjà avec les 42 000 clients de l'Imprimerie nationale et va s'étendre à ses 1 500 fournisseurs dès le premier trimestre 2008. La société compte sur un phénomène proche du bouche-à-oreille pour en étendre l'utilisation.En effet, à la création du compte d'une société, ses fournisseurs et ses clients vont alors gratuitement accéder en simple consultation aux documents les concernant sur Sakarah. S'ils veulent les modifier ou en ajouter d'autres, ils devront s'inscrire auprès d'un opérateur agréé et payer en fonction du volume d'opérations effectuées. Pour l'instant, outre In Facto, l'Imprimerie nationale a agréé deux opérateurs : Vivetic Saisie.com et Alter EDoc.