Pour la rentrée prochaine, certains étudiants de l'Eisti (Ecole internationale des sciences du traitement de l'information) vont passer beaucoup de temps avec des consultants de Keyrus, intégrateur spécialisé dans les
solutions décisionnelles. En effet, ce prestataire occupe désormais une
' chaire d'entreprise ' au sein de cette école et, à ce titre, va assurer 180 heures de cours sur les 360 que contient l'option Informatique décisionnelle
de troisième année.
Initier des recrutements
En contrepartie de la dispense de cours, l'école s'engage à faire réaliser par les étudiants trois projets chez des clients de Keyrus. Chaque partie est gagnante : l'Eisti peut proposer un contenu très proche
du monde de l'entreprise et Keyrus peut entrer en contact avec les étudiants et initier des processus de recrutement.Au sein de l'Eisti, l'informatique décisionnelle ne date pas d'hier : cette option existait déjà en 1989, sous le terme un peu ronflant de Mathématiques de la décision. A l'époque, l'école était
certainement l'un des rares établissements à proposer ce type de cours dans un cursus d'ingénieur.Aujourd'hui, la
business intelligence (BI) se retrouve sur les plannings de nombreux autres établissements. Depuis 2001,
l'ESC Grenoble propose un mastère spécialisé (bac+6) ' Management des projets décisionnels ', en partenariat avec l'éditeur SAS et l'Eisti.
L'Ensicaen dispose du mastère ' Traitement décisionnel de l'information '. L'université Paris-Dauphine propose, elle, un Master (bac+5) simplement intitulé ' Informatique décisionnelle '.
Multiplication de l'offre de formation
De telles formations spécialisées sont encore relativement peu nombreuses. Mais la BI est de plus en plus intégrée dans les cursus généralistes des écoles d'informatique ou de gestion.
' En matière de formation, la
concurrence commence à se faire sentir, explique Hervé de Milleville, responsable de l'informatique décisionnelle à l'Eisti.
Le décisionnel est un domaine qui a eu du mal à percer, car beaucoup
d'établissements se sont demandés s'il ne s'agissait pas d'une simple mode. Aujourd'hui, l'utilisation des techniques décisionnelles s'est généralisée. L'investissement pédagogique se justifie
donc de plus en plus. 'Par contrecoup, les éditeurs ont de moins en moins de mal à élaborer des partenariats avec les établissements d'enseignements supérieurs. SAS en aligne environ une centaine. L'Efrei (Ecole d'ingénieurs des
technologies de l'information et du management) est l'un des derniers à rejoindre la liste. L'école a mis en place, avec l'éditeur, un cours qui va démarrer d'ici à octobre prochain.
' Plus il y aura
de formation en décisionnel, mieux ce sera. Les compétences dans ce domaine sont encore difficile à trouver ', souligne Arian Sioufi, directrice académique chez SAS.
Votre opinion