Un rôle de pionnier perdu au fil du temps
Au cours des trente dernières années, l'informatique a représenté une source intarissable d'innovation. Elle a transformé en profondeur les processus des entreprises et soutenu le développement de nouveaux produits et services. Longtemps associées à ces réussites, les directions informatiques s'en sont peu à peu éloignées. En 2002, seuls 22 % des décideurs informatiques interrogés par Forrester Research considéraient l'informatique comme un moteur de l'innovation. Plus récemment, 59 % des entreprises américaines estimaient que l'informatique devait jouer un rôle essentiel dans l'innovation liée aux pratiques métier ou à l'amélioration des capacités de production.Un budget voué au fonctionnement
L'informatique est d'abord perçue comme un obstacle à surmonter lors du lancement de nouveaux produits et services par les entreprises américaines. Après avoir consolidé et centralisé leurs applications afin de maîtriser leurs coûts de maintenance, les entreprises se retrouvent avec des logiciels liés à des interfaces utilisateur, à des processus métier et à des bases de données. Un système d'information devenu résistant au changement. Aujourd'hui, faire fonctionner et maintenir les systèmes existants absorbe en moyenne 76 % des dépenses informatiques, moins de 20 % du budget allant aux nouveaux projets. Et ces projets ?" consolidation de serveurs, virtualisation du stockage, etc. - ont souvent pour but de réduire les coûts, et non de soutenir les actions des directions métier.L'innovation, levier de la croissance
Plus de la moitié des DSI et directeurs techniques estiment que la capacité à innover représente la plus importante des compétences pour obtenir la croissance. Selon une enquête mondiale menée par McKinsey Quarterly, ils sont également 79 % à penser que l'innovation technologique rend leur entreprise plus rentable, contre 71 % de l'ensemble des dirigeants sondés. Ce décalage, la société de conseil l'explique par ' l'incapacité ' des directions informatiques à déterminer leur contribution réelle à l'activité. McKinsey engage les DSI à rendre plus visibles leurs apports à l'activité et à faire en sorte que leurs coûts soient mieux contrôlables, afin que l'informatique ne soit pas perçue comme une boîte noire.Une créativité liée à l'existant
Un tiers des DSI et directeurs techniques pensent que le levier essentiel de la croissance de l'activité reste l'innovation liée aux produits déjà lancés, 19 % d'entre eux pensant que le développement de nouveaux produits joue ce rôle. En revanche, ces deux axes de travail représentent les meilleures voies vers la croissance pour respectivement 25 % et 22 % de l'ensemble des dirigeants interrogés. Le cabinet de conseil explique ces discordances par la moindre participation des DSI aux projets de nouveaux produits, ces directions étant perçues comme peu disposées à suivre le cycle rapide de linnovation produit. Il encourage donc les responsables informatiques à soutenir la démarche en adoptant une approche empirique.
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