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BNP Paribas réalise des analyses 17 fois plus vite grâce à un serveur spécialisé
AMD, IBM, Oracle et d'autres viennent de mettre à jour leurs catalogues avec des machines à contre-courant : les serveurs spécialisés. A une époque où tout le monde cherche à consolider son informatique en virtualisant ses fonctions sur des serveurs génériques, les serveurs spécialisés ? ou dédiés ? sont des ordinateurs qui ne savent réaliser qu'une seule chose. Mais selon l'aveu de leurs utilisateurs, ils le font mieux que n'importe quoi d'autre.
Des analyses quotidiennes considérablement accélérées
Responsable de l'équipe en charge des informations des marchés électroniques chez BNP Paribas, Alex Afflerbach a ainsi accéléré d'un facteur 17 ses analyses quotidiennes de flux financiers depuis qu'il s'est doté d'un serveur Exadata d'Oracle. Une machine conçue pour ne traiter que des bases de données. “ Depuis que nous utilisons cet Exadata, nous ne faisons plus d'heures supplémentaires. Les traitements qui duraient auparavant deux heures s'exécutent en trois minutes, et ceux qui prenaient une minute se terminent dans la seconde, se félicite-t-il. Je me plais à imaginer que ma machine rend les courtiers de BNP Paribas plus performants que leurs concurrents dans les prises de décisions financières. ”Les serveurs dédiés ne sont pas juste mieux équipés que les autres. Ils exploitent des technologies qui ne fonctionnent correctement que dans un domaine précis. “ L'Exadata exploite un système de stockage particulier, explique ainsi Alex Afflerbach. La machine conserve les informationes dans des zones mémoire plus ou moins rapides selon leur importance. Elle sait donc en permanence où se trouve chacune des informations. Alors que sur les serveurs génériques, on perd toujours un peu de temps à les chercher. ” Revers de la médaille, impossible de se servir de cette machine pour stocker des fichiers classiques, documents bureautiques ou multimédias.Reste que les serveurs dédiés imposent aussi leurs contraintes. Lorsqu'il sera obligé d'étendre ses capacités de stockage, Alex Afflerbach devra acheter une baie de disques chez Oracle. En effet, rien d'autre n'est compatible.Il y a plus embêtant, selon Alex Afflerbach : “ L'Exadata est considéré comme une boîte noire, pas comme un ordinateur. Spontanément, la DSI ne voudra pas s'en occuper. ” Pour lui, il s'agit du principal problème des serveurs dédiés et il s'interroge : “ Qui est responsable quand ils tombent en panne ? ” Il recommande donc à quiconque serait tenté de suivre son exemple de discuter du problème dès le début, c'est-à-dire dès que le choix d'acheter cette machine est arrêté.
Puissant mais coûteux
La question de la pérennité du modèle se pose aussi. Selon le dernier palmarès des ventes de serveurs dans le monde, les machines dédiées sont celles qui rapportent le plus à leurs constructeurs, mais leurs ventes s'écroulent. Chez Oracle, lors du dernier trimestre, elles ont généré 17,5 % de chiffre d'affaires en moins dans le monde. En Europe, les revenus ont baissé de 22,8 %. Même constat chez IBM et HP, pour les machines Unix dédiées aux bases de données. IBM lance ces jours-ci Puredata System, plus orienté big data. HP a, lui, cessé de vendre Neoview en début d'année. Assembler des serveurs génériques, lesquels occupent, certes, plus d'espace dans le centre de données ? huit à dix étagères de rack contre une seule ?, coûte moins cher. En version “ à moitié rempli ”, comme chez BNP Paribas, l'Exadata est commercialisé 700 000 euros, soit près d'une fois et demie le prix de dix racks de serveurs génériques.
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