Pourquoi s'y intéresser ? Afin d'innover dans un monde de plus en plus complexe, les entreprises sont amenées à développer des partenariats sur des projets de R&D avec des organisations aux profils très divers, voire avec des concurrents.
Les gains
1. Accéder à des compétences complémentaires. Une entreprise ne peut pas être experte dans tous les domaines. Elle se focalise fréquemment sur son cœur de métier et ne maîtrise pas en interne tous les sujets importants du moment. Or, les produits ou services innovants sont de plus en plus complexes. Il devient donc nécessaire d'aller chercher des compétences à l'extérieur pour développer de nouveaux produits ou accéder à de nouveaux marchés. Cette mise en commun de compétences s'opère souvent dans le cadre des pôles de compétitivité, de projets européens ou d'autres structures comme l'Inria ou l'Institut Mines-Télécom. Des plates-formes d'intermédiation ont aussi vu le jour. Elles proposent de mettre en relation des acteurs en recherche de solutions avec des communautés de chercheurs ou d'experts.2. Accélérer la mise sur le marché. L'innovation collaborative aide à se montrer plus réactif face aux nouvelles tendances technologiques, à s'adapter aux usages spécifiques des différents pays, voire à anticiper les mutations technologiques. Avec, pour objectif, d'être le plus compétitif en proposant le premier un type de produit. Au final, le délai de mise sur le marché est raccourci.3. Partager les coûts et les risques. Avec l'innovation collaborative, les entreprises mutualisent non seulement les ressources, mais aussi les coûts associés à la construction d'un produit. Le financement des projets se trouve ainsi accru. Et les risques inhérents à la recherche et au développement sont partagés.Les limites
1. Attention à la gestion de la propriété intellectuelle. Selon une récente étude de PricewaterhouseCoopers (PWC) commandée par l'Inpi (Institut national de la propriété industrielle), 56 % des sociétés interrogées citent la propriété intellectuelle comme le point le plus critique dans la mise en place de projets d'innovation collaborative. Il incombe aux différents partenaires de définir précisément le périmètre de celle-ci, de gérer les savoir-faire et les droits de propriété intellectuelle antérieurs au projet, et de réfléchir à la répartition de la propriété intellectuelle issue de la collaboration. Il s'agit, au final, de répartir les gains potentiels des produits ou services développés de manière collaborative.2. Difficile de trouver le bon partenaire. La recherche d'associés est rarement industrialisée dans les entreprises. Elle repose beaucoup sur la connaissance de l'écosystème existant au travers de conférences ou d'articles, ou sur des intermédiaires. Mais ces derniers ont souvent une vision et un ancrage exclusivement locaux, ce qui limite l'ouverture vers des collaborateurs étrangers ou d'autres régions. De leur côté, les plates-formes de crowdsourcing ne font pas l'unanimité sur leur efficacité. Des techniques de détection de partenaires se développent à partir de l'analyse de brevets. Mais elles concernent surtout l'innovation technologique, et moins l'innovation d'usage ou de service.3. Faire évoluer la culture de l'entreprise. Toutes les structures n'ont pas une culture propice à la collaboration. C'est le syndrome NIH (Not Invented Here) : les chercheurs ont du mal à accepter les innovations venant de l'extérieur. Une conduite du changement se révèle alors nécessaire, avec la mise en place d'une organisation adaptée.
Votre opinion