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Améliorer le service client tout en maîtrisant les coûts
La complexité croissante de l'écosystème incite les entreprises à mieux intégrer leur chaîne d'approvisionnement.“ Cette démarche répond aussi à leurs besoins d'efficacité opérationnelle ”, estime François Soubien, directeur général du cabinet de conseil PRTM. Même si ce type de projet demande patience et énergie, l'investissement est toujours récompensé. Ainsi que le montre le référentiel Scor du Performance Mesurement Group (filiale de PRTM), plus on se dirige vers un modèle intégré de la chaîne d'approvisionnement et plus l'efficacité de l'entreprise progresse. Dans un même secteur, le nombre de jours de stock peut ainsi baisser de 180 à 20 et le taux de service passer de 70-80 % à 99,2 %. Si l'on prend l'exemple de la distribution, le coût total de la supply chain diminue de 25 à 12 % du chiffre d'affaires pour les “ meilleurs de la classe ”. Dans l'industrie, ce coût peut passer de 10-12 % à 2 %.
Des systèmes homogènes pour mieux partager
Toutefois, les conditions préalables à une telle intégration ne sont pas toujours réunies. La maturité des organisations en matière d'ERP est souvent faible, alors que la chaîne d'approvisionnement doit, dans ce cas, s'appuyer sur un noyau commun, partagé par les filiales. Or, le manque d'homogénéité entre les ERP d'une organisation aura un impact sur ses processus de planification, de gestion de stock ou de prévision des ventes. “ Les entreprises qui souhaitent intégrer leur supply chain à celles de leurs partenaires ont besoin de référentiels partagés, de catalogues produits et de descriptions des réseaux logistiques ”, prévient François Soubien.Le cabinet de conseil PRTM classe la pratique de la chaîne d'approvisionnement en quatre niveaux de maturité. Le plus élevé, le niveau quatre, concerne les sociétés dont la supply chain est distribuée ou en réseau. Elles ont fait converger les pratiques et les processus dans un modèle commun et peuvent mettre en œuvre une place de marché, intégrer leur communauté à l'aide d'un sous-traitant logistique ou se lancer dans la mutualisation logistique. Dans ce dernier cas, “ l'entreprise devra disposer d'applications de gestion d'entrepôt et de transport capables d'être en relation avec plusieurs systèmes d'information (SI), de préserver la confidentialité de leurs données et de gérer plusieurs processus, à moins qu'un prestataire externe ne se charge de ces aspects ”, note François Soubien. Un niveau trois est attribué aux sociétés ayant commencé à intégrer des processus avec quelques partenaires externes avec lesquels ils partagent des standards et des pratiques. Ainsi, des distributeurs demanderont à leurs fournisseurs de piloter leurs niveaux de stock selon les consommations réelles en surface de vente, depuis les sites de production jusqu'à la mise en place dans les linéaires des magasins. Cela suppose le partage de données via des outils de planification, d'ERP ou de systèmes de gestion d'entrepôt (WMS). Un fournisseur peut aussi être choisi comme Category Captain, ou partenaire principal d'un distributeur, dans le domaine de l'optimisation de la distribution d'un type de produits.
Une maturité encore faible
Mais aujourd'hui, la maturité des entreprises en matière de gestion de la chaîne d'approvisionnement correspond généralement au niveau un ou deux. Soit la responsabilité de la gestion de la supply chain est fragmentée à travers les silos fonctionnels, soit quelques fonctions internes sont regroupées au sein d'une de ses organisations et des processus transversaux commencent à être mis en place autour de fonctions principales. “ Beaucoup d'entreprises échangent des flux simples tels que la confirmation de livraison ou intègrent un prestataire logistique dans le cadre d'une externalisation, avec à la clé l'adaptation des processus et du SI du prestataire pour intégrer les spécificités du chargeur : picking, traçabilité ou organisation du transport ”, note Naka Raveloson, Manager Supply Chain Strategy chez Deloitte Conseil. Le choix des outils varie selon la taille et le secteur des acteurs concernés. Les grands fournisseurs industriels tendent à harmoniser leur SI et à intégrer leurs fonctions, tandis que les entreprises de taille moyenne et les distributeurs font plus facilement appel aux meilleurs du secteur. Pour autant, les organisations ne parviennent pas toujours à trouver la capacité d'investissement ni les compétences pour être en mesure d'intégrer leur chaîne d'approvisionnement.
Le mode hébergé facilite l'entreprise étendue
Certaines se tournent vers les applications en mode Saas (Software as a Service) pour des raisons économiques, et aussi parce que celles-ci facilitent l'ouverture du SI vers les partenaires de l'entreprise étendue. A l'image de Pepsico France, dont le système de gestion de transport, TMS On Demand de Generix, a simplifié la mutualisation de son transport avec ses partenaires embouteilleurs et distributeurs en plus des gains d'optimisation du transport et administratifs.Pour les sociétés les moins mûres, l'intégration de la supply chain débutera par l'installation d'une organisation transversale, des ventes à l'approvisionnement, puis se prolongera par l'intégration des partenaires externes s'ils présentent la maturité nécessaire à une telle démarche. Pour cela, elles doivent élaborer un plan d'action, renforcer les processus communs et le partage de données, ainsi que mettre en place des indicateurs de performance.
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