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Oubliés, les clichés sur l'intérim. Avec la loi Borloo, les sociétés de travail temporaire placent des candidats en CDD ou en CDI. Un moyen d'attirer les cadres.
Intérim ne rime plus avec précarité. Désormais, avec la loi Borloo de ' cohésion sociale ' initiée voici quinze mois, le travail temporaire a élargi son champ d'action. Les 6 300
agences qui maillent le territoire ne proposent plus seulement des ressources en cas de surcharge de travail ou de remplacement. Mettant fin au monopole de l'ANPE, elles placent aussi des candidats en CDD ou en CDI.Une aubaine pour les sociétés de travail temporaire. Elles attirent à présent de nouveaux profils, peu enclins jusque-là à adopter cette démarche. Et notamment les cadres de l'informatique. Selon une étude récente de l'Apec et du
Syndicat des entreprises de travail temporaire (Sett), l'intérim ne représentait que 2,2 % des offres proposées aux informaticiens. La loi Borloo met aussi un terme à une hypocrisie, en officialisant une pratique courante, quoique illégale. En
effet, selon les textes, une mission d'intérim devait répondre à un surcroît d'activité. Or elle servait également de période de préembauche.
Les SSII à la fois clientes et concurrentes
En revanche, la loi place les entreprises de travail temporaire quelque peu en porte-à-faux vis-à-vis des SSII. Car les sociétés de services se retrouvent à la fois clientes de ce type de prestations pour des compétences sujettes à
pénurie, et potentiellement concurrentes sur des placements auprès des clients finals. Alors que le marché de l'emploi connaît des débuts de tension, l'intérim pourrait détourner certains informaticiens des SSII déçus par le monde du
service.A l'image d'Arnaud Desarmes, embauché par le biais d'Expectra dans la DSI d'Embraer. ' Avec cette concurrence, les SSII respecteront peut-être plus leurs salariés, au-delà de gérer un flux de
personnel, espère-t-il. Le suivi, le contact humain sont souvent limités en SSII, Et en termes de recrutement, c'est la politique du zéro risque. Les SSII marchent à l'appel d'offres et renouvellent systématiquement la période
d'essai. Ici, la démarche s'avérait différente. Plusieurs profils étaient présentés pour le poste. '
Une sélection calquée sur les chasseurs de têtes
Dans la pratique, le placement en CDI s'apparente plutôt au processus de sélection d'un cabinet de recrutement. ' Nous faisons passer un entretien RH et un autre technique/métier, décrit Christophe
Bougeard, directeur marketing et recrutement experts d'Expectra. Une double validation, renforcée par des tests techniques et comportementaux, et un contrôle des références du CV. Après lui avoir présenté le poste et l'entreprise, nous
envoyons le candidat chez le client. Puis nous nous tenons informés du déroulé de chaque entretien. 'La mission de l'entreprise de travail temporaire ne s'arrête pas au placement du candidat. Par des points mensuels, elle s'assure que l'intégration se déroule bien. En cas de désaccord ou de friction, elle peut jouer les
intermédiaires. Et si, pour une raison quelconque, la recrue quitte l'entreprise avant la fin de la période d'essai, elle s'engage contractuellement à proposer un autre candidat.x.biseul@01informatique.presse.fr