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Transports, distribution d'énergie, équipements urbains mais aussi commerces vont profiter d'opportunités grâce à la démultiplication des objets communicants.
Annoncé par les futurologues dès la fin des années 90, l'internet des objets est désormais une réalité. Le nombre d'équipements connectés augmente à une vitesse sans précédent. Si l'on en croit Gartner, on comptabilise déjà plus d'objets reliés à internet que d'êtres humains. Le cabinet estime ce nombre à 15 milliards, voire 50 milliards si on y ajoute les équipements connectés par intermittence. Et si le trafic généré par ces équipements est encore minoritaire, en 2020, internet devrait être surtout un réseau de machines. Alors que le web tel que nous le connaissons actuellement est plutôt conçu pour les humains. De fait, un nouveau pan de l'économie numérique va naître sur ce réseau de machines, avec un gâteau à se partager de… 1 400 milliards de dollars à l'horizon 2016 !Parmi les applications les plus fréquemment évoquées, on trouve le secteur des transports, avec les véhicules intelligents, ou celui de l'énergie. Le smart grid (réseaux d'électricité intelligents) va révolutionner la façon dont l'énergie sera distribuée et consommée. Aujourd'hui relancé par le gouvernement, les compteurs communicants Linky devraient enfin être installés chez 35 millions de foyers. La ville intelligente suscite de nombreux projets, notamment chez Lyonnaise des eaux, comme le souligne Frédéric Charles, directeur stratégie et gouvernance du système d'information : “ Un réverbère s'éteindra tout seul si personne ne passe dans la rue et il sera capable de prévenir la maintenance quand il faut changer son ampoule. L'enjeu est d'équiper les immeubles pour construire cette ville intelligente. Nous allons donc ajouter à nos métiers cette informatique distribuée, afin de délivrer plus de performances énergétique ou environnementale à nos clients, les collectivités. ” Toutefois, l'internet des objets ne concernera pas que les producteurs et les fournisseurs d'énergie. Par exemple, Philips a dévoilé dernièrement Hue, un système d'éclairage LED intelligent couplé à une application iPad, celle-ci pouvant gérer jusqu'à 200 ampoules.
Des coûts de mise en œuvre qui chutent
Des start up imaginent déjà de nouveaux business models qui s'appuient sur les objets intelligents, et ce, dans tous les domaines. Les applications de ce type devraient donc être de plus en plus nombreuses. Ainsi, selon le cabinet Forrester, ce sont dans les points de vente que l'on trouvera le plus d'équipements communicants. D'ailleurs, caisses, étiquettes intelligentes et écrans tactiles se multiplient déjà dans les grandes surfaces.A l'image de la solution de réseau spécialisé du Français Sigfox, qui fonctionne avec un modem M2M (machine to machine) à moins d'un euro, les coûts sont en train de chuter et de multiples applications, jusqu'ici impossibles, vont pouvoir être lancées. Start up et géants industriels planchent pour créer les produits et les services de demain. Par exemple, la solution de Sigfox est exploitée par Clear Channel pour superviser ses panneaux d'affichage déroulants dans les centres commerciaux.Toutefois, seul le quart des objets communicants sera réellement constitué d'équipements intelligents évolués. La grande majorité prendra la forme de puces RFID (Radio-Frequency Identification) ou NFC (communication en champ proche). Ainsi, le site de recommandation Cityvox, filiale du groupe Orange, a placé une puce NFC dans des autocollants que les restaurateurs placent sur leur vitrine. Par simple effleurement avec leur smartphone, les clients découvrent les recommandations émises par les internautes, de même que les menus détaillés. “ Le premier objectif n'est pas de faire de l'audience sur le site, mais plutôt de générer du bouche à oreille. Pour cela, une sélection de 1 500 restaurants ? les mieux notés parmi les 40 000 établissements proposés sur Cityvox ? ont tous été équipés, souligne Christèle Taurisson, responsable marketing et ventes de Cityvox. Nous avons installé dans l'étiquette à coller une puce NFC, couplée à un QRcode (code-barres 2D). C'est le premier déploiement réalisé au niveau national et le constat est très encourageant : plus de la moitié des autocollants ont été scannés au moins une fois ! ”Toutes les industries seront touchées, de près ou de loin, par cette révolution : la distribution, mais aussi la vidéosurveillance et, bien sûr, les applications plus traditionnelles comme les infrastructures de communication. Toutefois ces mises en place ne vont pas sans poser de difficultés. Le projet Linky en est la preuve : les promoteurs de l'internet des objets se heurtent à des enjeux techniques, financiers, mais aussi aux éventuelles réactions de rejet des consommateurs, soucieux de préserver leur vie privée.
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