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Surtout utilisé pour des applications embarquées peu exigeantes, comme le multimédia, Linux progresse dans le temps réel critique grâce à des modifications ou à des extensions du noyau.
Le poids de Linux dans les OS embarqués croît régulièrement, pour désormais approche les 50 %. L'OS libre tenait d'ailleurs une large place lors du salon RTS Embedded Systems, début mars. Lequel a aussi montré que sa part dans le
domaine du temps réel dur augmente fortement. Ce type d'applications impose une borne parfaitement définie du temps de prise en compte (latence) d'une interruption. Le noyau Linux standard ne satisfaisant pas à cette condition, deux sortes de
solutions sont utilisées : modifier le noyau Linux ou lui ajouter un micronoyau indépendant, traitant les interruptions prioritaires. Entrent dans la deuxième catégorie RTLinux, édité par l'Américain FSMLabs, et RTAI, héritier open source de ce
projet.L'expertise de FSMLabs a séduit Wind River au point que cet éditeur vient de l'acheter. Il complète ainsi sa gamme logicielle, composée de l'offre Linux pour applications embarquées non critiques et de VxWorks, système d'exploitation
temps réel propriétaire, destiné aux applications critiques (domaines militaire, aéronautique, spatial, et industriel). John Bruggeman, Chief Marketing Officer de Wind River, se félicite de cette emplette : ' Les
utilisateurs disposeront d'une technologie efficace, largement testée et déployée, et Wind River générera des revenus récurrents grâce aux licences de déploiement. ' Même si la technologie d'origine est open source, RTLinux
est breveté, et Wind River entend bien rentabiliser son acquisition. Mais, selon John Bruggeman, les coûts seront très corrects : ' Là où Microsoft veut 5 dollars, Wind River facturera au maximum 1 dollar par licence
d'exécution. Ce qui est raisonnable pour un appareil tel qu'un téléphone portable. Aussi, nous allons déployer d'importantes ressources de support. '
Le noyau 2.6 est préemptif
L'état de l'art du marché a été passé en revue au salon RTS, lors de la table ronde ' Linux pour l'embarqué : évolutions et perspectives '. Les solutions qui modifient le noyau Linux
ont mûri. Les patchs développés pour le noyau 2.4 font partie intégrante maintenant du noyau 2.6, qui est donc préemptif - caractéristique essentielle d'un système temps réel. De nouvelles améliorations ont été développées, tel le patch PREEMPT_RT,
qui fonctionne déjà sur certaines plates-formes : s'il améliore la latence moyenne (100 µs sur architecture x86), il ne borne toujours pas la latence maximum. Les solutions avec micronoyau associé progressent aussi. Issu du projet RTAI,
Xenomai représente l'effort le plus novateur dans ce domaine. Pierre Ficheux, expert reconnu et directeur technique d'Open Wide, en est un promoteur enthousiaste : ' S'appuyant sur Adeos, couche de virtualisation des
ressources, Xenomai crée un c?"ur de RTOS générique avec une technologie de type " nanokernel ". Il peut ainsi émuler des systèmes d'exploitation temps réel variés tout en garantissant de bonnes
performances. ' A l'inverse de RTLinux, Xenomai exécute les tâches temps réel dans l'espace utilisateur, gage de simplicité et de clarté. A terme, la convergence entre Xenomai et PREEMPT_RT est prévue sous la forme d'une
modification du noyau. Il deviendra possible de s'affranchir de la couche Adeos.redaction@01informatique.presse.fr
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