L'IPv6

Le réseau internet actuel va faire face à une pénurie d'adresses telle que toute la numérotation doit être changée. Il est temps, pour les entreprises actives sur le web, d'anticiper le changement inévitable du plan d'adressage.
Les gains
1. Un réservoir presque sans limite. Avec plus de 2 milliards de personnes connectées, internet est désormais à un tournant de son histoire. Sa mondialisation a précipité la pénurie d’adresses utilisées pour se connecter. Un nouveau format d’adressage, appelé IPv6, a donc été créé pour anticiper cette raréfaction. Il propose un stock quasiment infini d’adresses afin de mieux gérer la prolifération des terminaux connectés. Toute entreprise ayant un site web ou utilisant internet pour échanger est concernée par cette future transition, comparable au changement de numérotation global d’un réseau téléphonique. A contrario, les entreprises incapables d’évoluer risquent de se laisser distancer ou d’être isolées d’une partie des internautes.
2. Un potentiel d’applications innovantes. Le stock de nouvelles adresses – imaginez-le équivalent à plusieurs millions pour chaque centimètre carré de la superficie planétaire ! – aidera à connecter tous les humains de la planète, ainsi que les nombreux objets qu’ils manipulent. N’importe quelle machine pourra dialoguer avec ses homologues via le net, sans avoir besoin d’intervention humaine mais en utilisant des applications couvrant des domaines tels que la télémaintenance, la télécollecte de données de facturation ou la gestion technique à distance de bâtiments. Autant de solutions qui constitueront des avancées en termes de productivité et d’efficacité opérationnelle pour les entreprises.
3. Une nouvelle économie numérique. Le nouvel internet se caractérisera par une abondance de ses ressources d’accès sur toute la planète. La zone Asie-Pacifique, première concernée par la pénurie actuelle d’adresses, sera l’une des premières à basculer vers IPv6. Les sociétés fortement présentes sur ce continent ont tout intérêt à s’y préparer. Par ailleurs, l’essor de l’économie numérique bénéficiera d’un nouvel élan, le nouvel adressage soutenant la croissance des services mobiles et, par voie de conséquence, l’essor de l’e-commerce lié à ce développement.
Les limites
1. Le coût de la transition. Le passage à la numérotation IPv6 s’accompagnera de dépenses en matière de mise en œuvre. Des investissements pourront être nécessaires pour financer la mise en conformité du matériel et des logiciels de l’entreprise avec le nouveau système d’adresses. Sans compter les coûts inhérents à la formation du personnel ou à l’optimisation du système informatique lui-même.
2. Une planification incertaine. Contrairement au passage à l’an 2000, ni jour J ni échéance précise n’ont été fixés pour la prise en charge de ce nouveau système IPv6. La nécessité de sa mise en œuvre dépendra de la nature des activités de la société, de son degré de dépendance vis-à-vis du net, et des régions du monde où elle est active. Les entreprises faisant de l’e-commerce ou disposant de leur propre infrastructure de communication vont devoir réagir avant celles qui se contentent d’utiliser des services internet.
3. Des obstacles culturels pour les équipes techniques. Comme toutes les transitions, l’arrivée de l’adressage IPv6 modifiera les habitudes des équipes des directions des systèmes d’information, fondées sur l’environnement technique actuel du net. Le chantier le plus important à la charge des entreprises pourrait être plus humain que technologique. L’enjeu consistera à former tous ceux qui conçoivent et exploitent des applications utilisant les réseaux afin qu’ils apprennent de nouveaux modes de construction des solutions.
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