Inscrivez-vous gratuitement à la Newsletter BFM Business
Généralisation des lignes xDSL, nouveaux besoins fonctionnels, gel des investissements. Ces facteurs stimulent la location d'applications en ligne. Si l'embellie est manifeste, il est prématuré d'évoquer un décollage.
Les fournisseurs d'applications hébergées (FAH) qui ont démarré leur activité en 2000 auront essuyé les plâtres. À la confluence des métiers d'éditeur, d'hébergeur et d'opérateur, les quelque 200 professionnels qui restent sur le marché français retrouvent une once de sourire. ' En 2002, les entreprises avaient peur du modèle fondé sur la location d'applications en ligne. Aujourd'hui, leurs investissements informatiques sont gelés, mais de nouveaux besoins fonctionnels voient le jour, par exemple en matière de gestion des ressources humaines, des données clients ou des notes de frais. Du coup, les entreprises se tournent vers la location d'applications, qui présente l'avantage d'offrir un faible ticket d'entrée ', analyse Ollivier Courtel, responsable de l'ASP Forum, une association, créée notamment à l'initiative de France Télécom et de Microsoft, qui rassemble des professionnels du secteur.Du coup, les indicateurs d'activité enregistrent une hausse. ' Le marché français de la location d'applications va croître de 44 % en moyenne jusqu'en 2006, pour atteindre 620 millions d'euros de chiffre d'affaires ', relève Emmanuelle Olivié-Paul, directrice associée du cabinet d'études Markess International, dans le cadre d'une étude publiée en avril 2004.
Fédérer son réseau d'agences
' Le profil type de l'entreprise cliente est une PME multisite qui compte entre 20 et 500 salariés. Celle-ci souhaite le plus souvent gérer sa comptabilité, sa paie ou ses notes de frais à travers son réseau d'agences ', précise Bruno Marty, directeur général du FAH Aspaway. Le choix d'une application en ligne se justifie par l'apparition de besoins fonctionnels nouveaux. ' Notre PME de 25 personnes dispose d'un petit système d'information, fondé sur des applications Ciel. Or nos salariés sont répartis entre deux agences et le siège de Grenoble. Avec l'application INES.FullWeb, j'ai pu mettre en place un outil de travail de groupe, dont je n'ai pas à assurer la maintenance. Cela me permet de me recentrer sur mon métier de vente d'espaces de sonorisation publics ', souligne Bernard Labrosse, directeur commercial de la PME Ateis. L'entreprise assure ainsi la gestion des données des clients, et dispose d'une messagerie d'entreprise sécurisée par son fournisseur.Pour la SSII Arche (groupe Omnetica), qui dispose évidemment d'équipes informatiques en interne, la gestion de 2 500 notes de frais annuelles, issues de cinq agences, ne pouvait plus être prise en charge à l'aide de formulaires papier. ' Comme l'application n'est pas critique, je ne prenais pas de risque en souscrivant à l'offre de services d'Etap-On-Line en 2003. L'application, stable, vient compléter notre système d'information fondé sur le PGI Navision de Microsoft Business Solutions ', détaille Jérôme Leplatre, directeur financier d'Arche Omnetica.D'autres entreprises ont recours au mode hébergé pour démarrer rapidement l'exploitation d'une application. Le recours aux FAH devient ainsi un facteur de souplesse dans la gestion d'un projet d'équipement local. ' En 2001, nous avons choisi d'abandonner nos grands systèmes et d'adopter le PGI Oracle E-Business Suite, pour le compte d'un réseau de vingt agences. Or mes informaticiens n'étaient pas encore formés aux plates-formes Unix AIX et au SGBD d'Oracle. J'ai donc choisi d'exploiter durant un an le PGI en mode hébergé, avant de recruter un administrateur de SGBD et de rapatrier le PGI en local courant 2003 ', souligne Philippe Aupetit, DSI du groupe Apave, spécialisé notamment dans les services d'inspection technique.La prise en charge de la sécurité des données et des applications joue également un rôle important dans le choix d'un équipement. Autant de coûts indirects que le modèle FAH permet d'éviter. ' Au départ, nous étions réfractaires à l'idée de gérer notre comptabilité en mode hébergé. Mais en 1997, notre infrastructure informatique était devenue obsolète. Tout compte fait, la mise à jour du système nous aurait coûté 45 000 euros HT sur trois ans, une vraie douche froide. Par ailleurs, notre métier ne consiste pas à sécuriser une solution de gestion. J'ai donc donné mon accord en 2002 à Aspaway pour exploiter Sage Ligne 500 en mode hébergé. Je paie 2 800 euros HT par mois pour douze utilisateurs, frais de maintenance et de sécurité compris ', se réjouit Jérôme Doussard, responsable du marketing de Bohin France, dernier fabricant d'aiguilles de l'Hexagone.La sécurisation des applications et des données distantes ne doit toutefois pas conduire à négliger sa passerelle d'accès locale vers l'opérateur de services hébergés. ' Nous utilisons les logiciels de Neolane, qu'héberge l'opérateur Colt, afin de gérer nos campagnes marketing. Nous n'aurions pas fait ce choix sans installer sur notre réseau une architecture fondée sur un tunnel RPV sécurisé sur HTTPS, et des coupe-feu ', conclut Fabrice Canton, responsable du marketing opérationnel de la PME Hager Tehalit Systems.Au final, si les appréhensions liées à la délocalisation des données s'estompent, le mode d'exploitation hébergé convainc plus facilement les entreprises souhaitant s'équiper de logiciels considérés comme non critiques.