L'offre mobile de Free va-t-elle tuer les opérateurs virtuels ?

L'opérateur lance deux offres de forfait « agressives », dont une à très bas coût, réservées aux trois premiers millions de clients. La concurrence devrait réagir.

Vous êtes, nous sommes tous des pigeons, enfin, plus moi, qui suis désormais abonné chez Free Mobile », a cru bon de lancer, bravache, Xavier Niel, la fondateur d'Iliad (maison-mère de Free) à la salle où plus de 200 journalistes attendaient avec impatience le lancement des nouvelles offres mobiles. Comme promis, il a présenté un catalogue mobile simplissime, composé de deux déclinaisons. La première, la plus attendue, est un forfait (sans engagement) à 19,99 euros par mois (15,99 euros pour les abonnés aux services ADSL de Free) incluant téléphone, SMS, MMS et internet illimités (avec un plafond d'utilisation de 3 Go mensuels). La seconde est un forfait (également sans engagement) ultra-économique pour les clients à petit pouvoir d'achat, à 2 euros par mois pour une heure de téléphone et soixante SMS.
Ces offres sont proposées sans subvention de téléphone mobile mais avec la possibilité de financement du terminal sur douze, vingt-quatre et trente-six mois, y compris l'iPhone 4S d'Apple, qui sera proposé à partir du 27 janvier. Dans ce cas, ce financement s'ajoutera au prix du forfait mensuel annoncé, soir par exemple 32,99 euros par mois pour un iPhone 4S 32 Go et ce, sur vingt-quatre mois, à rajouter au prix du forfait, soit quand même plus de 50 euros par mois.
Un tarif pour gros utilisateurs, un autre pour petits revenus

Disponibles dès aujourd'hui et sur toute la France (grâce à l'accord d'itinérance 2G/3G conclu avec Orange), ces deux offres visent deux segments de marché bien particuliers. La première (celle à 19,99 euros), s'adresse plutôt aux mobinautes. Ces utilisateurs intensifs d'internet mobiles, déjà possesseurs de leurs smartphones, pourront être séduits par le plafond élevé en volume de données utilisable sans restriction (3 Go, voix sur IP).
A l'autre extrémité du spectre, Free Mobile propose une offre à très bas coût (2 euros par mois) pour les utilisateurs occasionnels de téléphonie et de SMS (sans MMS ou connexion internet inclus). A ce prix, Free Mobile prétend viser les très petits budgets comme les allocataires du RSA. « Cette offre pourra être éligible au label tarif social mobile », a commenté le cabinet du ministre de l'Economie numérique. Elle menace aussi certains opérateurs mobiles virtuels (MVNO) ayant choisi de se distinguer en proposant des forfaits mobiles peu chers. « Free Mobile : une très belle offre promotionnelle réservée à trois millions de personnes. Une fois que M. Niel aura tué le marché, et principalement les petits MVNO, il pourra alors augmenter subrepticement ses prix », n'a pas manqué de réagir José Caballero, directeur marketing de Budget Mobile.
Des offres réservées aux trois premiers millions d'abonnés

Avec ces deux offres, Free Mobile ne vise clairement qu'une partie du marché actuel. Quid des clients qui téléphonent quelques heures par mois et utilisent modérément la connexion internet en dessous du palier de 500 Mo ou d'1 Go mensuel fixé par les opérateurs ? Free Mobile les ciblera t-il dans un deuxième temps ?
Enfin, ces deux offres sont réservées aux trois premiers millions d'abonnés de Free Mobile. Une manière de susciter rapidement des volumes de prises d'abonnement. Ce chiffre est toutefois bien inférieur à la clientèle existante de Free dans l'ADSL fixe, qui comptait 4,8 millions d'abonnés fin septembre 2011. Que réserve Free Mobile à ceux (y compris les clients ADSL fixe de Free) qui, parce qu'ils encore liés à leur opérateur mobile existant, ne pourront faire partie de ces trois premiers millions d'abonnés ? Et quid du revenu moyen par abonné et du chiffre d'affaires à venir de Free Mobile si l'offre à 2 euros par mois séduit quelques millions d'abonnés, alors que l'accord d'itinérance conclu avec Orange, et qui lui apporte une couverture de réseau nationale, coûtera à Free Mobile pour chaque carte SIM activée ?
Quoi qu'il en soit, le marché français de la téléphonie mobile connaît sa première secousse concurrentielle depuis l'arrivée de Bouygues Télécom, le troisième entrant qui lança le forfait en 1996. Et ce n'est pas le consommateur qui s'en plaindra.
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Degaulace
"Quid des clients qui téléphonent quelques heures par mois et utilisent modérément la connexion internet en dessous du palier de 500 Mo ou d'1 Go mensuel fixé par les opérateurs ? Free Mobile les ciblera t-il dans un deuxième temps ?"
Mais Free Mobile cible déjà ces consommateurs-là ! Soit ils prennent le petit forfait en ajoutant l'option internet : sachant que l'heure au-delà de celle incluse est à 3?, il faudrait téléphoner plus de 6h/mois pour arriver à 20? : soit ils prennent le forfait illimité, qui est au même prix que, par exemple, un forfait M6 chez Orange qui ne propose qu'une heure de comm, avec très peu d'internet.
TOUS les possesseurs de téléphone mobile et d'un forfait, bloqué ou non, à l'exception d'un nombre extrêmement réduits de bénéficiaires du RSA, dépensaient jusque là AU MINIMUM 20?/mois pour le forfait, et pour des prestations et des services minables.
Aujourd'hui, Free arrive avec un tout illimité, pour le même prix que les plus petits forfaits des 3 escrocs !
Sans parler du prix, c'est surtout le confort de pouvoir appeler, envoyer des sms, des mms et utiliser le net, tout ça sans compter, sans vérifier tous les 4 matins où on est, combien il nous reste. C'est ça aussi qu'il faut voir ! Le prix, certes, mais aussi, et surtout (pour certains), le confort !!
Avec seulement 2 forfaits, ce sont TOUS les consommateurs qui sont ciblés, car chacun y trouve son compte, que ce soit les petits consommateurs d'appels/sms (jusqu'à une certaine limite, qui est quand même très large) et d'internet, jusqu'aux super-consommateurs de tout, en passant par les consommateurs moyens et modérés d'appels/sms/internet.
TOUT LE MONDE peut trouver son compte dans les DEUX offres de Free, si on y regarde bien...et ça, c'est incroyablement fort !
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