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Tandis que les hébergeurs et les SSII ont bâti des centres de production en Inde et en Asie, l'Europe de l'Est et les pays du Maghreb jouent la carte de la proximité géographique et culturelle.
' Depuis quatre ans, on a assisté à une véritable mutation du marché français, affirme Nicolas Goldstein, directeur général de la société de conseil Offshore Développement. En 2003,
alors que je travaillais pour les sociétés offshore indiennes, les entreprises ne connaissaient pas ce marché. Aujourd'hui, tout DSI est au courant des processus d'externalisation. ' Le marché de l'externalisation des
services informatiques vers les pays à la main-d'?"uvre bon marché a mûri, mais il a aussi évolué.Les chiffres présentés par Nicolas Goldstein lors du salon Externaliser, qui s'est tenu à Paris les 5 et 6 juin dernier, sont éloquents. ' Le "nearshore" a pris le pas sur
l'offshore, dit-il. En 2005, l'Inde était le pays vers lequel se tournaient 34 % des sociétés françaises pratiquant l'offshore, contre 24 % pour l'Europe centrale et 16 % pour le Maghreb. En 2007, l'Inde a reculé
à 31 %, l'Europe centrale est passée à 25 % et le Maghreb à 23 %. 'Cette montée en puissance des pays proches de la France, le Maroc l'a comprise et compte bien en profiter. En décembre 2005, le roi Mohammed VI a ainsi lancé la construction de Casanearshore, appelé à devenir le premier pôle
nearshore du pays. Il s'agit d'un parc d'activité comprenant 250 000 mètres carrés de bureaux et commerces, financé par la Caisse de dépôt et de gestion, bras armé de l'État marocain dans l'investissement.
Le Maroc se positionne
Anouar Atmani, responsable du développement de Casanearshore, souligne les atouts de son pays : ' Désormais, les entreprises adoptent des approches combinées, alliant onshore, nearshore et offshore.
Casablanca devient leur porte d'entrée au nearshore. Dans ce type de projet, on a identifié quatre facteurs clés de réussite. Tout d'abord l'infrastructure de base, qu'elle touche l'immobilier, le transport, le flux ou les télécommunications bien
sûr. Viennent ensuite les compétences humaines, les partenariats locaux, et un environnement politique et réglementaire favorable. 'Le responsable insiste alors sur la proximité géographique et culturelle entre la France et le Maroc, sur l'usage répandu du français dans le pays, ainsi que sur la main-d'?"uvre qualifiée disponible en abondance. Quant aux
infrastructures, il argumente sur les qualités du projet Casanearshore. Des qualités qui semblent séduire les sociétés de services hexagonales car, si la première tranche de travaux de 50 000 mètres carrés ne doit être livrée que
fin 2007, elle est déjà totalement vendue.Parmi les entreprises qui vont occuper les premiers bâtiments, on peut citer BNP Paribas, Bull, Atos Origin, Tata, LogicaCMG, SQLI ou encore GFI Informatique. Christophe Chauvin, directeur industriel de cette dernière SSII, expose sa
stratégie : ' Petit à petit, on oriente les entreprises d'un modèle de régie vers du forfait. GFI les accompagne vers une externalisation progressive avec une méthodologie de maîtrise des risques. Trois modes sont
proposés. On peut choisir de ne garder en France que la direction du projet (une économie de coût de l'ordre de 35 à 40 %). On peut aussi garder en France la rédaction des spécifications fonctionnelles ; ou encore la rédaction des
spécifications techniques et les tests d'intégration. Dans le cas où l'on " dérisque " le projet au maximum, l'économie n'atteint plus que 20 %. '
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