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La miniaturisation des robots doit beaucoup à l'optimisation des logiciels embarqués et aux dernières avancées de la microélectronique.
Aucun doute, les robots rapetissent avec les années. Ne serait-ce que pour pénétrer là où l'homme ne peut aller : dans des décombres de catastrophes, dans des tuyaux de quelques centimètres de diamètre, etc. Mais les gros modèles
industriels fixes rétrécissent eux aussi. " Les premières armoires de commande construites sur mesure, extrêmement volumineuses, ont vécu, confirme François Pierrot, chargé de recherche au Laboratoire d'informatique, de
robotique et de microélectronique de Montpellier (Lirmm). L'arrivée des cartes PC, entre autres, a considérablement réduit leur taille. "
Optimiser le logiciel embarqué
Les évolutions matérielles et logicielles de l'informatique participent pleinement de cette miniaturisation. Il en va ainsi de certains développements embarqués très pointus. Ces environnements se sont longtemps limités à des
microcontrôleurs programmés en assembleur pour la saisie de données. Désormais, l'informatique embarquée requiert bien souvent les fonctions de systèmes d'exploitation temps réel, qui exigent une importante quantité de mémoire. Pour les adapter à de
petites configurations, l'Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria) a mis au point Syndex, un logiciel synchrone, conçu pour des systèmes distribués hétérogènes. Lequel génère, pour une architecture spécifique, le
système d'exploitation en même temps que l'application, de manière à n'obtenir que du code utile et opérationnel. L'empreinte mémoire obtenue se révèle donc particulièrement faible. " Nous sommes les premiers à utiliser Syndex
industriellement, raconte Pierre Pomiers, thésard en contrat Cifre (convention industrielle de formation par la recherche) chez Robosoft. L'exécutable installé sur la carte de pilotage des roues d'un véhicule automatique ne
prend pas plus de 1 Ko. Un système temps réel du marché en aurait exigé plus de 20. "
Capteurs et caméras deviennent microscopiques
Pour réaliser un robot de faibles dimensions, cependant, appliquer un rapport d'échelle ne suffit pas. C'est l'ensemble de la conception qui nécessite d'être repensé. " Les phénomènes physiques utilisables ne sont plus
les mêmes, précise Cédric Anthierens, maître de conférence au Centre d'études supérieures des techniques industrielles de l'Institut supérieur des matériaux et de la construction à Toulon. Les capteurs et caméras rétrécissent
jusqu'à atteindre des tailles microscopiques. La technologie de construction employée est directement dérivée de l'électronique des processeurs : on grave dans le silicium des capteurs et des actionneurs de la même manière que des puces.
" De plus, les prix devraient baisser grâce à une production de masse sous forme de galettes de deux cents, voire deux mille composants. Enfin, l'intégration des technologies informatiques à d'autres disciplines se révèle
particulièrement prometteuse. Ainsi, le " lab on chip " de la société Nanobiogène allie biologie et puces électroniques pour réaliser rapidement et à faible coût des analyses immunologiques et génétiques avec des
quantités extrêmement réduites de prélèvements.
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