Loïc Jouenne (Unilog Management) : ' La date de livraison du projet Chorus n'est pas remise en cause '
Le second appel d'offres du projet de mise en oeuvre du PGI des finances de l'Etat, baptisé Chorus, a été reporté. 30 000 utilisateurs sont concernés. Loïc Jouenne explique les raisons du retard.
Quel est le contenu du second appel d'offres qui vient d'être reporté ?Loïc Jouenne : Il porte sur les prestations censées faciliter l'appropriation de la solution par les 30 000 utilisateurs. Il s'agit, en aval, d'actions de formation à la nouvelle application SAP et, en amont, de s'assurer que les nouvelles règles budgétaires et comptables sont maîtrisées. Cela nécessite la mise en place d'un dispositif important. Outre les sièges centraux, le projet Chorus concerne en effet tous les services déconcentrés de l'Etat, dont les gestionnaires budgétaires et comptables en région, les préfectures, etc. Il faut aussi prévoir des dispositifs d'assistance pour les premières semaines d'utilisation de la solution. S'ajoutent à cela des aspects plus techniques, comme débrancher des solutions locales et les raccorder à l'outil. Enfin, cet appel d'offres comporte un volet organisationnel. Même si le terme n'est pas employé, nous sommes donc dans le registre de la conduite du changement.Quel est le montant de ce contrat ?LJ : Il s'agit d'un marché à trois ' tiroirs '. La tranche ferme est comprise entre 60 et 70 M d'euro. La deuxième tranche dite ' à unités d'oeuvres ' est d'un montant à peu près équivalent à la première. Elle prend en compte des besoins complémentaires, déjà identifiés. Enfin, dans la dernière tranche figurent des prestations que le donneur d'ordres ne savait pas définir lors de la rédaction du cahier des charges et censées couvrir les imprévus. Au total, ce projet avoisine les 170 M d'euro.Quelles sont les raisons du report ?LJ : Il est lié à l'impact de la RGPP, la révision générale des politiques publiques. Lancée cet été à l'initiative du président de la République, cette démarche vise à s'interroger sur la pertinence des politiques publiques et des modes de gestion. Ses conclusions seront dévoilées au printemps prochain. Les conséquences attendues sont des abandons ou la délégation de politiques au secteur public local, ainsi que la mise en jeu de partenariats public-privé. Cela modifiera aussi le panorama des services d'Etat en région, avec la fusion de certains services. L'appel d'offres initial a donc été momentanément gelé car tant que nous ne disposons pas d'une vision claire, nous sommes incapables de proposer un rythme de déploiement adapté.Qu'en est-il d'un possible retard du pilote fonctionnel de Chorus ?LJ : Aterme, ce projet concernera 30 000 utilisateurs, issus de tous les ministères, et dont les besoins ne sont pas forcément simples à rapprocher. Il a démarré il y a six mois. Et cela fait deux mois que nous travaillons sur les phases de conceptions générale et détaillée. C'est un peu plus long que prévu, mais nous voulons nous assurer que les besoins exprimés par les différentes maîtrises d'ouvrage sont correctement restitués dans l'outil. Sur ce point, nous savions que le calendrier initial était ambitieux et susceptible d'être modifié à l'automne.Quelles seront les conséquences de ce report ?LJ : Pour l'instant, la date de livraison du projet n'est pas remise en cause. Au 1er janvier 2011, toutes les administrations seront en environnement Chorus. En revanche, le rythme et l'ampleur des phases de déploiement seront modifiés. Au lieu d'une première vague en début d'année (2009 et 2010) et deux intermédiaires à mi-année, on assistera à une multiplication des fenêtres de déploiement afin de tenir l'échéance. Cela reste à confirmer, mais un nouvel appel d'offres est annoncé au premier trimestre 2008.
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