Les éditeurs open source tentent de dresser des ponts entre gestion documentaire, intégration de données, décisionnel ou gestion de processus. Ces acteurs, aux premiers rangs desquels se trouvent Jaspersoft, Exo, Bonitasoft, Nuxeo, Talend ou Sugar CRM, cherchent depuis des années à reproduire les fonctionnalités des éditeurs historiques. Aujourd'hui, ils vont de l'avant en concevant des scénarios d'intégration interdisciplinaires, traduisant des usages métier sinon inédits, du moins novateurs. Un exemple : les rapports décisionnels (d'origine Birt) sont directement accessibles dans la gestion documentaire (celle de Nuxeo). Il s'agit d'offrir, au sein du référentiel documentaire et de ses espaces collaboratifs, des rapports prêts à l'emploi traduisant l'utilisation de la plate-forme ainsi que l'activité de ses contributeurs.
Décloisonner les informations
Plus généralement, l'objectif des tenants de l'open source est de décloisonner les données liées à l'activité documentaire pour mieux les confronter à celles stockées ailleurs dans le système d'information. A l'image des récents connecteurs de Talend, capables d'extraire les documents et les métadonnées de la plate-forme d'Alfresco. “ Ces documents, qui sont classés dans la gestion documentaire, gagnent à être rapprochés des contenus structurés des bases de données, et de ceux, non structurés, stockés sur les espaces partagés ”, détaille Fabrice Bonan, cofondateur de Talend. La concrétisation de ce rapprochement peut ensuite se traduire par un MDM (référentiel de données maîtres).Les données de production reliées en temps réel au reporting
La gestion de processus open source, elle aussi, tend à transcender les frontières. Elle n'est pas originale lorsqu'elle s'intègre à de la gestion documentaire (les éditeurs historiques le font déjà). Elle le devient, en revanche, quand elle remonte en temps réel des données et des événements de production aux plates-formes de reporting (projet autour duquel collaborent Bonitasoft et Jaspersoft). Et elle le reste lorsqu'elle expose les tâches assignées aux utilisateurs au sein des flux d'activité d'un portail collaboratif (celui d'Exo). Ces différents scénarios métier sont guidés par l'expression des communautés open source. A n'en pas douter, le foisonnement de de leurs nombreux membres est un atout pour cerner les liens interapplicatifs à établir.Bien sûr, les spécialistes du libre ne sont pas les seuls à croiser les disciplines. A l'image d'un EMC Documentum qui s'est ouvert il y a un an au décisionnel (en rachetant un spécialiste). “ La gestion de contenu servira à mieux héberger et diffuser les analyses décisionnelles, explique Jean-Yves Pronier, directeur marketing d'EMC, pour qui les associations technologiques entre petits éditeurs représentent un moyen de se regrouper pour faire bloc face aux acteurs historiques ”. Il n'empêche, les défenseurs du libre, de par leur taille et leur mode d'échange, apparaissent plus audacieux et plus réactifs. Il leur reste maintenant à transformer en informatique de production les scénarios qu'ils ont esquissés.
Votre opinion