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L'incursion des grosses SSII dans le logiciel libre a d'abord été sous-tendue par une logique de réduction des coûts et de durée des projets.
Lorsqu'une nouvelle technologie apparaît, les grandes SSII généralistes prennent souvent le train en marche. Le domaine du logiciel libre n'échappe pas à la règle. Longtemps hésitants, les ténors des services informatiques s'y
sont lancés à petits pas. Depuis peu, ils semblent néanmoins avoir découvert les vertus des technologies open source. ' Après avoir fait quelque peu la sourde oreille à la demande, nous sommes passés depuis un an à une
démarche proactive ', affirme ainsi Catherine Nogier, directrice des offres technologiques chez Unilog. Cap Gemini Ernst & Young (CGE&Y) a également lancé l'offensive. Indice révélateur : parmi les SSII
interrogées, le premier intégrateur français est le seul à s'être doté d'un poste de responsable de l'offre logiciel libre. Son détenteur, David Ferreira, précise : ' Après une procédure de recrutement de collaborateurs
issus de SSLL (sociétés de services en logiciel libre), nous avons décidé, en 2003, d'afficher notre volonté d'aller vers ce marché. ' CGE&Y a mené quatre-vingt-dix projets l'an dernier sur la région Ile-de-France. Et
tous ses développeurs Java utilisent le framework Struts de la fondation Apache.Si les grandes SSII se sont intéressées au domaine des logiciels libres, c'est avant tout parce qu'elles peuvent y trouver des solutions à leurs contraintes actuelles de rentabilité, de réduction de coûts des projets, et de
réactivité. ' Le gros avantage du libre est qu'il réduit les délais. Il permet de réaliser des développements cousus main en partant de briques existantes ', soutient Catherine Royer, directeur général
adjoint d'Imelios, filiale du groupe Steria et de La Poste.Les SSII utilisent couramment des logiciels libres ayant déjà démontré leur potentiel : environnements de développement d'applications internet (Eclipse, etc.) ou framework (Struts, etc.), par exemple. Ainsi Sopra
traite-t-il des petits projets d'infrastructure Lamp (Linux, Apache, MySQL, PHP). Et GFI installe le trio Tomcat/Apache/MySQL. Sans, toutefois, proposer de solution packagée, prête à l'emploi ce qui est le cas de sociétés de taille plus modeste,
tels Net2S et Business & Decision.
Le libre, une technologie parmi d'autres
Concernant la prescription de solutions, les grandes SSII affichent d'ailleurs un pragmatisme éclairé. En tant que généralistes, elles entendent traiter le libre comme une technologie parmi d'autres et y piocher au cas par cas
les briques qui leur paraissent pertinentes. ' Nous proposons du libre quand il apporte un plus technologique ', argumente Jean-Olivier Parâtre, de la direction des offres de GFI. De fait, la plupart
réalisent à la demande des prototypes et des études de benchmarking, d'évaluation de solutions d'infrastructure et de composants. Une dizaine de salariés travaillent à cette activité de veille chez CGE&Y, et une quinzaine chez Unilog.Passer de la réponse à une demande de la clientèle à une démarche volontariste, il y a un pas, que quelques-uns ont néanmoins franchi. ' On n'est pas proactif par rapport au logiciel
libre ', concède Pierre Laurent, responsable technique du Centre de compétences X-Net de Sopra Group [pôle d'architectes de la SSII NDLR]. ' Gérer et produire des compétences
JBoss, par exemple, peut s'avérer coûteux. Nos experts se trouvent surtout au sein de division administration, car c'est là que réside la demande ', poursuit-il. La politique en matière de logiciel libre est donc généralement
affaire d'opportunité. En réponse à une demande de clients et à une pression budgétaire.
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