Louer ou acheter ?
Il y a un paradoxe étonnant dans la location d'une application en ligne : la principale réticence qu'elle suscite réside dans les problèmes de sécurité et de confidentialité, et pourtant, de plus en plus d'entreprises ont recours à la sauvegarde des données en ligne (lire p. 8). Éternel hiatus entre la réalité et la perception. Quoi qu'il en soit, le mode locatif connaît une progression constante de 30 % par an selon le Syntec et le cabinet Markess International. Les arguments pour l'adopter sont connus : déterminisme financier, manque de compétences en interne et économies sur les frais de maintenance. Autant d'éléments objectifs pour externaliser une partie de son SI, généralement à la périphérie du métier, et de fonctions transversales (téléphonie, comptabilité, RH, etc.). Malgré ces arguments, le marché est évalué à 1 % de celui des logiciels et de la maintenance. Presque rien au vu des bénéfices engendrés et souvent mis en avant lors de reportages sur cette pratique. Pourtant, pour une entreprise moyenne, les frais de maintenance restent au sein du SI parmi les plus élevés et sont consommateurs de ressources, avec un service au client parfois approximatif. Pourquoi alors, parée de tant de vertus, la location d'applications reste-t-elle marginale ? Une question que l'on se pose depuis 1999. Au début, le manque de bande passante était une réponse. Peu recevable aujourd'hui. Le coût ? Acheter un logiciel revient à payer des coûts de licence récurrents, donc à le louer. On peut alors avancer d'autres explications. La tierce maintenance et l'infogérance sont aussi une forme de location. Les multiples dénominations, SAS, FAH, FSALL, etc., rendent le comptage complexe. 1 % du marché certes, mais sans doute parce que la valeur ne reflète pas le volume, louer en ligne est moins cher qu'un technicien dépêché par un intégrateur. Tout le monde l'avoue, évaluer ce marché revient à être approximatif. Le frein culturel nest pas seul en cause.* rédacteur en chef de Décision Informatique.
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