Surprenant. Le premier établissement d'enseignement supérieur français, toutes disciplines confondues, est une université, la parisienne Pierre et Marie Curie. C'est du moins ce qui ressort d'un classement mondial des cinq cents établissements d'enseignement supérieur, établi par l'université de Shanghai aux termes de deux ans de travaux.Répertoriant le nombre de prix Nobel, de chercheurs cités, d'articles publiés dans les revues scientifiques Nature et Science, et pondéré de divers critères, ce classement ne voit apparaître qu'en soixante-cinquième position l'université française Pierre et Marie Curie (UPMC). Un résultat qui, s'il plaît à Jean-Jacques Pomerol, vice-président Sciences de l'établissement, est néanmoins tempéré. ' Notre position, derrière cinq universités anglaises, en queue de peloton européen, reflète notre sous- financement par rapport aux classes préparatoires aux grandes écoles. Nous sommes en dessous des normes européennes. ' Ce jugement fait écho au signal d'alarme tiré par le président de l'UMPC, dès la connaissance de cette place, sur le manque de moyens de la recherche publique française. Un discours entendu, mais validé par ce classement.
Le Royaume-Uni dans le top 10
L'établissement de Paris-VI n'arrive qu'à la seizième position en ne prenant en compte que les universités européennes. La recherche française se voit devancée par la Norvège, la Suède, la Suisse et le Danemark. Grand champion européen, le Royaume-Uni place cinq de ses universités dans les dix premières européennes. C'est aussi le seul pays à tenir tête aux Etats-Unis. Sur le top 20 mondial, les universités américaines trustent quinze places. Le Royaume-Uni en ravit quatre, le Japon une seule.Ces réserves émises, l'université Pierre et Marie Curie se satisfait de ce classement, qui souligne son excellence dans l'Hexagone. Jean-Jacques Pomerol l'attribue en grande partie à la continuité de la politique scientifique de l'université, soutenue depuis plus de dix ans à travers plusieurs présidences. ' Un facteur clé pour maintenir son rang ', souligne-t-il. Il en est ainsi de la recherche en informatique, depuis longtemps tournée vers l'informatique vivante. Les domaines de recherche de l'université en informatique sont en adéquation avec les préoccupations industrielles. Réseaux, intelligence artificielle, programmation sémantique, calcul formel, systèmes répartis et bases de données, forment le quotidien de la recherche du laboratoire informatique, ' l'un des plus grands en France, après ce- lui de l'Inria ', précise Jean-Jacques Pomerol. Ses travaux ont contribué à l'essaimage d'une dizaine de sociétés ces quatre dernières années, dans les domaines de la sécurité et des réseaux. La collaboration directe avec l'industrie n'est pas en reste. Elle représente plus de 5 millions d'euros de conventions de recherche. Et monopolise cinquante personnes autour de larchitecture, la conception et la vérification logicielle des puces électroniques. Le centre de recherche européen en charge de cette activité a été mis en place en collaboration avec ST Microelectronics, Philips et diverses start up.
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