Les logiciels d'usine numérique ne se contentent pas de modéliser virtuellement l'usine, ils en prennent le contrôle. On passe du virtuel au réel. Le lien entre la CAO, le PLM et la fabrication n'est pas nouveau : les logiciels de FAO (fabrication assistée par ordinateur) exploitent les modèles 3D délivrés par la CAO pour calculer les trajectoires des outils des machines à commande numérique. Mais ce lien se fait de plus en plus étroit, puisque ces logiciels viennent parfois s'insérer dans l'interface du logiciel de CAO.Avec la notion d'usine numérique, les applications vont plus loin : puisqu'on modélise l'intégralité de la chaîne de production avec les mouvements de chaque robot, pourquoi ne pas les piloter directement depuis la plate-forme ? S'il n'est pas envisageable de le faire sur toute une chaîne en temps réel, les logiciels sont capables de délivrer les programmes de pilotage automatique des robots.
“ Aujourd'hui, cette technique fonctionne à 100 %, la plupart des fabricants nous font d'ailleurs parvenir les modèles 3D de leurs robots, témoigne Mirko Bäcker, directeur marketing Europe de l'offre Digital Manufacturing chez Siemens PLM Software. Et de préciser :
“ Nous générons le code qui peut ensuite être copié dans le contrôleur du robot très rapidement. ”Grand constructeur de robots, Siemens développe cette synergie entre les logiciels d'usine numérique et robotique en s'appuyant sur l'éditeur de CAO UGS.
Valider l'intégralité de la chaîne
Mais Dassault Systèmes relève le gant lancé par Siemens, en jouant justement sur son indépendance vis-à-vis des constructeurs de robots :
“ Nous ne sommes pas fabricant, nous supportons donc tant les robots Siemens que ceux de Rockwell ou de Schneider. Nous sommes capables de générer du code pour 95 % d'entre eux sur le marché ”, explique Yves Coze, vice-président des ventes de la solution Delmia de Dassault Systèmes.
“ Selon lui, la programmation des robots est un prérequis, l'enjeu étant de valider l'intégralité d'une chaîne de production. ” Un impératif pour les constructeurs qui ne peuvent plus perdre des mois à valider une chaîne avant de lancer la production. D'autant qu'ils fonctionnent sur un mode atelier flexible où il faut reprogrammer très rapidement les robots selon les besoins de la production, sans provoquer une longue immobilisation de celle-ci.
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