Maître et ordonnateur du tempo
' Le temps, c'est de l'argent. ' Rarement l'adage aura trouvé un meilleur domaine d'illustration que celui de la prestation de services en matière informatique. Là où, sauf exception, la règle demeure celle d'une intervention en régie financière. La gestion du facteur temps dans la conduite d'un projet touchant directement le budget alloué au service concerné, son optimisation représente à l'évidence un enjeu opérationnel.La question se pose, dès lors, des moyens concourant à cette optimisation tout au long des étapes essentielles du projet, lui-même justifié par un impératif de rationalisation d'une fonction donnée de l'entreprise. En amont du processus d'informatisation, la situation n'est finalement que très banale : à défaut de visibilité suffisante quant à la ' solution-cible ', celle-ci se définit au fil de l'eau, selon un mode itératif, par essence chronophage. Et, par voie de conséquence, onéreux, en raison souvent d'un encadrement insuffisant.Ainsi, une maîtrise efficace des coûts implique en premier lieu, pour le maître d'ouvrage, une définition précise et exhaustive de ses besoins de nature à justifier l'intervention d'un prestataire dans le cadre d'un forfait. A défaut, la sécurisation des coûts peut également s'inscrire dans le cadre d'une régie plafonnée, à mi-chemin entre le forfait et la régie simple. Cette formule suppose, en guise de préalable, un jalonnement strict du processus de cadrage des besoins, adossé à des objectifs fermes en termes de ' livrables ' et de moyens alloués.Pourtant, la stabilisation effective du périmètre opérationnel du projet ne constitue pas un gage suffisant du maintien de son périmètre financier. L'objectif de l'entreprise demeure de disposer d'un outil dans les meilleurs délais. Et donc de prévenir tout risque de dérive dans les différentes étapes conduisant à sa réalisation. Une telle prévention réside dans l'organisation stricte des prestations nécessaires à la délivrance de la solution, par exemple en référence à une matrice de partage des tâches et responsabilités, associée ou non à une méthodologie de gestion de projet éprouvée.De même, une structuration stricte des prestations dont la mise en ?"uvre n'est pas contrôlée en pratique peut se révéler inopérante à terme. D'où l'intérêt stratégique d'un suivi effectif du projet via des instances spécifiques et constituant, intrinsèquement, un lieu privilégié d'échange et de décision entre les parties.Enfin, le meilleur gardien du projet, et donc du temps, demeure le calendrier contractuel dont la définition dépend de l'impératif en cause. Si la solution doit être délivrée ' à date ' (le non-respect pouvant être sanctionné par l'application de pénalités de retard), c'est bien le calendrier qui dicte l'organisation des prestations. La difficulté va alors consister à allier opérationnellement, via le rétroplanning, les impératifs de délais avec les étapes phares de validation et de recette. S'il n'y a pas déchéance a priori impérative, le calendrier tiendra compte de la notion de durée nécessaire à la bonne réalisation des prestations, sans pour autant contraindre le prestataire outre mesure.
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