Marianne à l'épreuve du web 2.0
L'Ifop étudie les pratiques des élus municipaux en termes de réseaux sociaux
L'année 2012 sera riche en événements politiques, avec les présidentielles puis les législatives en France, suivies des élections américaines. Et si Barack Obama a d'ores et déjà lancé sa campagne 2.0 mercredi 20 avril sur Facebook, les usages politiques du 2.0 sont un peu à la traîne côté français. Jean-François Marchandise, directeur de la recherche et de la prospective de la Fondation internet nouvelle génération (Fing) constate cependant “ qu'une génération d'élus tient des blogs, est sur Facebook, et considère que le numérique est un terrain où s'exprimer ”, mais peine encore à convaincre ses pairs de l'intérêt de ces nouveaux moyens de communication. Leur utilisation se généralise donc lentement.Quant aux initiatives collectives des partis politiques, comme les plates-formes sociales Les Créateurs de possibles de l'UMP (fermée à la fin de l'année dernière), et CooPol initiée par le parti socialiste, elles ne sont guère des réussites. Commandée par l'Association des maires de France (AMF) et Orange, une enquête a été réalisée par l'Ifop au niveau local fin 2010.Elus municipaux et internautes ont été interrogés en parallèle sur leur vision et leur utilisation de ces outils. Si les usages politiques d'internet sont encore balbutiants, les maires sont conscients des bénéfices potentiels qu'ils pourraient retirer d'une présence en tant qu'élus dans les médias sociaux. Selon eux, internet sert par exemple à toucher des électeurs peu réceptifs aux moyens de communication classiques, comme les jeunes. Et utiliser comme canal de communication le web 2.0 aide à faire remonter des informations du terrain. Mais les internautes sont encore peu nombreux à contacter leur élu par l'intermédiaire des blogs existants.Au niveau des élus, de nombreux freins persistent à une généralisation du 2.0. Une très large majorité d'entre eux craint ainsi pour son image, tant il est difficile de maîtriser ce qui s'y raconte. Ce qui n'empêche pas 85 % d'entre eux d'ignorer ce qu'on dit d'eux sur internet… et bizarrement de ne pas chercher à le savoir. S'ils craignent pour leur e-reputation, elle n'est donc pas encore au centre de leur préoccupation ni de leur action. Autre frein, la grande réactivité de plus en plus requise sur le web : 58 % pensent que le risque est grand de créer une frustration chez les administrés par manque de temps pour répondre à toutes les demandes.
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