Mauvaise foi 2.0

Un univers restreint à ce qui intéresse mes proches
Pendant longtemps, les moteurs de recherche se targuaient d’être la porte d’entrée du web. Celui-ci était d’ailleurs souvent assimilé à Google. Avec l’arrivée de Facebook, une porte dérobée s’est ouverte, par laquelle beaucoup se sont engouffrés. Le web est donc maintenant social, il se consomme sur mobile et par l’intermédiaire d’applications.
Le temps des internautes étant précieux, puisqu’il rime avec publicité, le géant du moteur de recherche ne pouvait pas laisser Facebook lui rogner son « temps de cerveau disponible », et s’est donc lancé dans le social avec son service Google+. Il ne restait plus qu’à connecter ce dernier avec la recherche et à mettre en avant les processus de recherche sociale : quand je cherche une information, ce que mes « amis » ont partagé sur Google+ m’est présenté en haut de la liste des résultats.
Cette démarche pose de multiples questions à plus d’un niveau. D’abord, si mes amis l’ont partagé, il y a de fortes chances que je connaisse déjà l’information qu’on me présente. Ensuite, restreindre son univers aux thématiques qui intéressent ses proches ne semble pas très productif. La créativité et l’innovation viennent de la confrontation de points de vue divergents plus que du partage d’avis similaires. Enfin et surtout, Google ne tient compte que du contenu de son réseau social et pas de celui des plates-formes concurrentes, ce qui biaise nécessairement les résultats. Un peu comme si une partie du web n’était pas indexée par son algorithme classique..., surtout les sites de ses concurrents. Or le succès de Google vient justement de la pertinence de son algorithme.
Si les internautes ont massivement migré d’Altavista à Google, c’est que les résultats retournés par ce dernier leur semblaient meilleurs. La qualité des résultats d’un moteur de recherche a beau être subjective, leur neutralité est non négociable. A force de tout vouloir faire rimer avec « social », on mélange (mal) ce qui ne devrait pas forcément l’être, et on oublie de se poser certaines questions.
On pourrait m’objecter que Google autorise chaque internaute à désactiver la recherche sociale pour se restreindre à son algorithme classique. Mais combien d’utilisateurs remarqueront cette petite icône en haut à droite ? Et qu’est-ce qui nous garantit que Google ne la retirera pas à terme ?
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yt391
C'est vrai, mais là où ça pose vraiment problème, c'est quand fb g+ ou twttr veulent aussi devenir les tenanciers des liste de login/passwrds ou certificats pour se loguer sur quasi tous les sites/services, même si surtout presse actuellement.
Et à ce sujet il serait important de rappeler que l'utilisation d'un ID unique par personne pour que les choses "fonctionnent sans friction" n'est en rien nécessaire :
http://iiscn.wordpress.com/2011/06/29/idenum-une-mauvaise-idee/
Et que ce qu'il manque, beaucoup plus que des aspects techniques, est un nouveau rôle et organisations associées (avec possibilité de déménager pour qu'une relation de confiance puisse exister)
Par ailleurs exactement le même rôle et organisations nécessaires pour :
http://iiscn.wordpress.com/2011/05/15/concepts-economie-numerique-draft/
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